
Première chose à savoir : le recrutement à l’international est l’exception, non la règle. Avant de recruter à l’étranger, il faut avoir épuisé localement toutes les autres possibilités. C’est généralement la première question qui sera évaluée par les instances gouvernementales avant de vous permettre de procéder au recrutement d’un travailleur étranger temporaire.
Assurez-vous également que vos conditions de travail se comparent à celles du marché, puisque c’est souvent ce qui freine l’embauche localement. En effet, si le salaire que vous offrez pour le poste recherché se trouve sous la moyenne établie selon les estimations (voir l’outil IMT en ligne), les candidats risquent de regarder ailleurs.
Pensez formation
Pas de candidats pour pourvoir certains postes ? Pourquoi ne pas offrir une formation à l’interne pour des emplois moins qualifiés. Il sera parfois préférable de former ces personnes à l’interne plutôt que d’aller les chercher à l’étranger. D’ailleurs, pour faire face à la pénurie, plusieurs entreprises développent des parcours de promotion à l’interne.
De même, posez-vous la question de savoir si des établissements proposent la formation recherchée. Il pourrait alors s’avérer judicieux de vous en rapprocher pour offrir des stages ou encore pour établir un contact avec les futurs diplômés. Certains programmes de formation professionnelle favorisent l’accueil et l’intégration des personnes immigrantes reçues et développent des initiatives pour envoyer des étudiants de Montréal dans un stage en région. Une bonne façon de vous faire connaître de la relève et de vous assurer de la main-d’œuvre à plus long terme. Certains organismes tentent aussi de faire le pont entre recruteurs et étudiants étrangers.
Le budget
Participer à une mission à l’étranger, obtenir les services de consultants spécialisés, défrayer les coûts pour les démarches administratives et les permis : les frais peuvent augmenter rapidement. Et il s’agit de réfléchir à l’ensemble des sources de dépenses qui pourront intervenir à l’arrivée du travailleur étranger. Ces travailleurs ne sont pas toujours éligibles à la RAMQ, si bien qu’il faut parfois prévoir une assurance maladie pour eux. D’autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte, comme les besoins de formation d’appoint, la francisation (gratuite, mais qui représente un investissement en temps) et autres services offerts par l’entreprise à l’accueil des nouveaux arrivants.
Pour plus d’informations concernant les ententes de sécurité sociale signées par le Québec, consultez le site de la RAMQ.
Les délais
Entre le moment où vous avez trouvé le bon candidat et celui où il entrera en poste, il peut s’écouler plusieurs mois, le temps qu’il obtienne un statut d’immigration qui lui permette de travailler au Québec. Le recrutement à l’international n’est donc généralement pas l’option idéale si vos besoins sont pressants ou à court terme. Il existe certains programmes qui permettent un processus accéléré, qui dépendent de différents éléments, mais il faut compter au minimum trois mois.
La situation de l’emploi à long terme
Est-ce que vos difficultés à recruter pour un emploi sont ponctuelles, ou bien la situation risque-t-elle de perdurer ? Si vous pensez que ce genre de poste sera difficile à pourvoir pendant plusieurs années, faute de diplômés par exemple, l’option internationale peut valoir le coup. Il faut connaître ses besoins non seulement immédiats, mais futurs. La longévité de la perspective de pénurie est importante parce que, quand on s’installe dans une démarche de recrutement à l’étranger, c’est un processus à très long terme ».
Même chose si vos besoins sont récurrents, ajoute-t-elle. Ainsi, si vous recrutez le même type d’employés à l’étranger d’année en année, vous allez développer une expertise et vos démarches s’en trouveront simplifiées.
L’accompagnement disponible
Accompagner un nouvel arrivant s’avère souvent plus complexe que s’il s’agit d’un travailleur étranger déjà au Québec, notamment s’il est francisé ou qu’il dispose déjà d’une première expérience de travail ici.
Accueillir une personne qui a perdu tous ses repères et doit en trouver de nouveaux est une affaire d’une grande complexité. L’employeur doit donc vérifier s’il a les ressources pour accompagner son intégration et s’assurer d’avoir l’expertise pour valider chaque étape jusqu’à l’obtention du permis de travail, quitte à se tourner vers une ressource externe.
Le nombre de candidats recherchés
Si vous devez recruter 50 employés au cours de la prochaine année, entreprendre des démarches à l’international pourrait valoir le coût, grâce au volume. L’inverse pourrait aussi être vrai si vous cherchez une expertise spécifique, qu’on ne retrouve pas ou peu ici.