Bulletin de l'immigration

L’essentiel de l’actualité de l’immigration au Québec

juillet 2025

#30

Bulletin de l'immigration

juillet 2025
édito

Le mois de juin aura été celui d’un certain nombre de choix.

Au Québec, le MIFI a ainsi décidé de geler le Programme de l’expérience québécoise au complet pour mieux promouvoir sa nouvelle voie régulière, le fameux PSTQ, qui prend finalement du service plus de sept mois après avoir remplacé le précédent PRTQ.

Il a aussi présenté ses scénarios dans le cadre de sa Planification de l’immigration pour les années 2026-2029. Des scénarios tous à la baisse, comme cela avait été annoncé, tant pour l’immigration permanente que temporaire, et qui promettent des consultations publiques animées. Certains n’ont d’ailleurs pas attendu le lancement de ces consultations pour partager leurs recommandations et doléances, comme l’Institut du Québec et plusieurs acteurs économiques, particulièrement en région — chiffres à l’appui.

Sur le terrain des chiffres, d’ailleurs, on retiendra l’augmentation surprise, par le fédéral, du salaire horaire médian de référence dans le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), alors que les diverses mesures de gel des embauches de TET à bas salaire sont toutes encore en vigueur.

Au fédéral, toujours, on a aussi présenté le projet de loi C-2, qui entend serrer la vis à la frontière terrestre, verrouiller certaines brèches existantes dans les demandes d’asile, et améliorer la communication à la frontière entre les autorités, les provinces et les territoires.

Pour finir, le choix revient aussi aux personnes immigrantes, notamment celles relevant de l’immigration économique ; le choix de tenter de rester au Québec, ou celui de partir. Or, les chiffres du premier trimestre nous montrent que, face au resserrement généralisé des voies d’immigration, un nombre croissant d’entre eux optent pour la seconde option.

Rédaction

Direction
Christophe Berthet

Coordination éditoriale
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Rédaction
Marine Caleb
Basile Moratille

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Soufian Ajlani

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Édité par
Immigrant Québec

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Montréal H2X 1B5
(Québec) Canada

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SOMMAIRE

Immigration

Intégration

Emploi

Études

Asile et refuge

IMMIGRATION

Le dégel du PSTQ marque un retour de l’immigration permanente au Québec

Comme annoncé le 5 juin 2025, la voie régulière de l’immigration permanente, désormais incarnée par le Programme de sélection des personnes immigrantes (PSTQ) est à nouveau ouverte.

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Comme annoncé le 5 juin 2025, la voie régulière de l’immigration permanente, désormais incarnée par le Programme de sélection des personnes immigrantes (PSTQ) est à nouveau ouverte.

Le MIFI a déclaré que les critères d’invitation dans le PSTQ, de même que leur pointage, avaient été publiés dans la Gazette officielle du Québec datée du 2 juillet 2025.

Le nouveau système en quatre volets reflète les différentes catégories de professions : la haute qualification et les compétences spécialisées (professions de catégories FEER 0, 1 et 2), les Compétences intermédiaires et manuelles (professions de catégories FEER, 3, 4 et 5), les professions réglementées et les talents d’exception.

Le ministère précise que la détention d’un diplôme du Québec ou d’une expérience au Québec est davantage valorisée, notamment pour les personnes en région, et que la connaissance du français est une condition de sélection pour les volets 1, 2 et 3.

Une première session d’invitations est attendue dans les prochaines semaines. Les invitations seront envoyées graduellement volet par volet en priorisant les personnes déjà au Québec.

Les invitations seront transmises en priorité aux personnes déjà au Québec — travailleurs et étudiants étrangers.

Présentation des scénarios pour la planification de l’immigration

Le 5 juin 2025, le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration a présenté ses scénarios pour réduire l’immigration permanente et temporaire au cours de la prochaine planification 2026-2029.

Les deux volets Travailleurs étrangers temporaires et Diplômés du Québec du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) sont désormais gelés jusqu’au 30 novembre 2025.

Dans sa nouvelle planification sur quatre ans de l’immigration permanente, Québec présente trois scénarios : 25 000, 35 000 et 45 000 admissions par an. Le gouvernement compte notamment prioriser l’admission permanente de personnes déjà sur le territoire et qui ont une connaissance du français.

Pour son premier exercice en matière d’immigration temporaire, les autorités visent à réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires de 72 000 à 65 000, en concentrant les baisses sur Montréal et Laval. Celui d’étudiants étrangers devrait passer de 128 000 à 110 000.

En marge de sa présentation, le ministre a annoncé du mouvement sur le terrain de l’immigration permanente, avec le dégel de la voie régulière du PSTQ dès le mois de juillet et le gel concomitant du PEQ, dans sa globalité. 

Lancement des consultations publiques pour la Planification pluriannuelle de l’immigration 2026-2029

La présentation des scénarios pour la planification de l’immigration au Québec 2026-2029 a sonné le coup d’envoi de la période de consultations publiques, qui sont désormais ouvertes.

Il est possible de transmettre à la Commission des relations avec les citoyens un mémoire ou une demande d’intervention avant le 15 août 2025, en ligne ou par la poste.

Les auditions publiques se tiendront le 16 septembre 2025 avec la Commission. Pour participer à la consultation, il suffit de remplir un questionnaire au plus tard la dernière journée des auditions publiques.

Le Canada renforce la sécurité frontalière avec une nouvelle loi

Le 3 juin 2025, Sécurité publique Canada a déposé le projet de Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière. Des explications supplémentaires au sujet du texte ont été publiées le 17 juin 2025 concernant le renforcement des systèmes d’immigration et d’asile.

Ces pouvoirs augmentés devront être motivés par des raisons d’intérêt public et seront soumis à une approbation préalable : ils ne pourront donc pas être effectifs immédiatement à la frontière.

En matière d’asile, le gouvernement entend opérer un double changement, destiné à :

  • Supprimer l’exception de l’admissibilité des personnes arrivées illégalement des États-Unis depuis 14 jours ;
  • Empêcher un ressortissant étranger (y compris un travailleur temporaire ou un étudiant étranger) de demander l’asile si plus d’un an s’est écoulé depuis sa première entrée au Canada.

Le gouvernement souhaite également améliorer la réception et le traitement des demandes d’asile (simplification du processus, transmission directe).

IRCC aura plus de pouvoir pour annuler, suspendre ou changer des documents d’immigration, mais aussi de cesser d’accepter de nouvelles demandes. Les demandes d’asile ne peuvent pas faire l’objet d’une annulation.

Est également prévue une amélioration de la manière dont IRCC échange des informations avec ses partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux.

L’IDQ propose d’accueillir 90 000 résidents permanents par an

Le 4 juin 2025, l’Institut du Québec (IDQ) a publié un rapport sur la planification 2025 de l’immigration et propose de répondre à cinq questions pour aiguiller la prise de décisions sur l’immigration.

Existe-t-il un rythme de croissance idéal de l’immigration ? Quels devraient être les seuils d’immigration permanente et temporaire ? Y a-t-il des immigrants qui contribuent davantage à accroître le PIB ? L’immigration peut-elle contribuer à revitaliser les régions ? Quelles pénuries justifient un recours à l’immigration ?

En réponse, l’IDQ propose de limiter la croissance de la population active à 0,7 % par an pour permettre à l’économie d’absorber et de valoriser la main-d’œuvre.

Parmi les propositions les plus fortes de l’IDQ, celle de hausser temporairement les seuils d’immigration permanente à 90 000 personnes admises par an. Ensuite, il propose de donner la priorité aux travailleurs étrangers et aux diplômés déjà établis pour atteindre cette cible.

Un record de demandes d’asile au printemps à la frontière

2 875 demandes d’asile ont été déposées à la frontière terrestre en avril 2025.

Le poste de Saint-Bernard-de-Lacolle a enregistré une affluence record depuis la fermeture du chemin Roxham en 2023, selon les données d’Immigration Canada.

Le nombre de demandes est reparti à la baisse au cours du mois de mai, cependant.  

D’ailleurs, le nombre global de demandes d’asile demeure en baisse. Au Québec, ce sont 13 890 demandes qui ont été enregistrées entre janvier et avril 2025, contre 22 605 à la même période en 2024.

Cette baisse se retrouve aussi dans le reste du Canada et qui serait liée au resserrement de l’immigration par le gouvernement fédéral, particulièrement la modification de l’Entente sur les tiers pays sûrs en mars 2023 et les restrictions pour les visas de visiteurs.

IRCC rembourse certains frais d’immigration en cas de dépassement des délais de traitement

1,68 million de dollars. C’est ce qu’a déboursé Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) en réparation aux candidats à l’immigration.

En effet, selon une politique de la Loi sur les frais de service, le ministère doit rembourser les frais engagés par les clients lorsqu’il ne respecte pas ses propres normes de service. Cela concerne le délai de traitement des demandes, fixé par le ministère.

En 2023, IRCC avait payé 72 000 $ CAN de frais, contre 1,68 million en 2024. Cette hausse démontre une augmentation des délais de traitement, largement critiquée ces dernières années. Il faut 177 jours pour prolonger un visa ou 234 jours pour prolonger un permis de travail ou d’études.

Ce remboursement est automatique, c’est-à-dire qu’il ne nécessite pas d’action particulière de la part du demandeur.

En outre, il ne concerne pas 100 % des frais engagés par les demandeurs. Le montant est calculé en fonction de la durée du retard par rapport à la norme, et va généralement être compris entre 25 % et 50 %. De conditions — et des exceptions — existent.

Sont concernés les services comme la citoyenneté, les programmes EIC, le passeport, le permis temporaire, le rétablissement de statut temporaire, etc.

Une loi fédérale pour étendre la citoyenneté par filiation

Le 5 juin 2025, IRCC a présenté le projet de loi C-3 pour étendre la citoyenneté par filiation au-delà de la première génération.

Ainsi la citoyenneté serait accordée à toute personne qui serait citoyenne sans la limite de première génération en vigueur ou sans certaines dispositions anciennes.

Il permet aussi de donner accès à la citoyenneté en fonction du lien « substantiel d’un parent canadien avec le Canada, démontré par une présence physique d’au moins 1 095 jours cumulés au Canada avant la naissance ou l’adoption de leur enfant ».

Les personnes concernées devront répondre à certaines questions supplémentaires.

Ce projet de loi permet de combler les lacunes des dispositions en place qui ont fait perdre la citoyenneté à de nombreux Canadiens ou qui ont empêché des citoyens de transmettre leur nationalité à leur enfant né ou adopté à l’extérieur du Canada.

Une nouvelle sélection pour les membres du CA du Collège des consultants en immigration et en citoyenneté

Instauré en 2021, le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté encadre la pratique des consultants réglementés dans tout le pays. Il doit protéger les personnes immigrantes des fraudes.

Le 23 juin 2025, IRCC a annoncé avoir mis en place un nouveau processus de sélection pour constituer un bassin de personnes qualifiées pour les futures nominations au conseil d’administration.

Le collège est régi par un CA de neuf membres, dont cinq sont nommés par le ministre fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et des Citoyens. Le nouveau processus de sélection doit assurer le maintien des normes de gouvernance tant les membres pourront prendre des décisions équilibrées.

Intégration

Des mesures pour accroître le niveau de français exigé des TET et mieux encadrer les étudiants

Le 5 juin 2025, Québec a annoncé son intention d’imposer un minimum de connaissance du français aux travailleurs étrangers temporaires (TET) et de renforcer les exigences financières pour les étudiants étrangers.

Les nouvelles exigences en français ne concerneront pas les travailleurs agricoles.

Ainsi, le MIFI compte demander aux personnes relevant du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) de valider des connaissances en français lors du renouvellement de leur autorisation de travail après trois ans de séjour au Québec. Un niveau 4 à l’oral leur sera demandé.

Autre point dans le viseur du gouvernement : l’encadrement des étudiants étrangers. Plus précisément, le MIFI souhaite mieux surveiller la capacité financière des étudiants étrangers. Tous les étudiants doivent déjà prouver qu’ils ont les ressources financières suffisantes pour subvenir à leurs besoins pendant leurs études. Ces exigences seront renforcées.

Ces modifications sont des propositions, et les partenaires et autres organismes ont jusqu’au 19 juillet 2025 pour faire leurs commentaires. Elles devraient entrer en vigueur à l’automne 2025, mais ne devraient pas être imposées totalement avant 2028. Des mesures transitoires seront instaurées. 

La population québécoise baisse pour la première fois depuis 5 ans

Après avoir rapidement augmenté ces dernières années, la population québécoise connaît sa première baisse en cinq ans.

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La province a perdu 1 013 habitants au premier trimestre de 2025 (entre janvier et avril). 

En effet, face à un ralentissement démographique, marqué par une baisse des naissances et une augmentation des décès, l’immigration venait compenser la croissance nationale de la population du Québec.

Conséquence directe des mesures de resserrement de l’immigration, la baisse observée sur les seuls mois du printemps 2025 est principalement due au départ de résidents temporaires, qui représentent 8 771 personnes titulaires de permis d’études ou de travail, mais aussi au faible nombre de naissances (3 950 décès supplémentaires aux naissances).

Cette situation est propre au Québec. Ailleurs au Canada, la population a augmenté de 20 107 personnes entre janvier et avril.

Appel de projets pour le Programme de soutien à la francisation

Le MIFI a lancé un appel à projets pour le Programme de soutien à la francisation. Les organismes peuvent soumettre leur projet entre le 16 juin et le 28 juillet 2025. L’idée est de compléter les services d’apprentissages existants.

Cela concerne les projets qui expérimentent de nouvelles formules pédagogiques (Volet 1) ou ceux qui permettent la participation en français à la société québécoise (Volet 2).

Sont admissibles les coopératives, OBNL, établissements d’enseignements publics, organismes gouvernementaux, associations, organisations syndicales, les communautés autochtones et les entités municipales.

Un Volet 3 est dédié aux projets qui conçoivent des activités de francisation en services de garde éducatifs à l’enfance. Peuvent postuler les services de garde, l’Association nationale de service de garde, entre autres.

Emploi

Mise à jour du salaire horaire médian de référence dans le PTET

Depuis le 27 juin 2025, les nouveaux seuils salariaux 2025 sont entrés en vigueur dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET).

Au Québec, le salaire horaire de référence passe ainsi de 32,96 $ CAN à 34,62 $ CAN, et s’inscrit dans la moyenne observée au Canada.

Toutes les provinces et les territoires sont concernés par la revalorisation de ces seuils.

Ainsi, les employeurs devront soumettre leur demande d’évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT) selon ces nouveaux seuils. Le seuil salarial sert à déterminer si une demande d’EIMT doit être traitée selon le volet des postes à bas salaire ou celui des postes à haut salaire du PTET.

Ces seuils sont établis selon les données salariales de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada et sont (en principe) mis à jour tous les ans.

La CNESST lance une campagne de sensibilisation sur les droits au travail

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) a annoncé le lancement d’une nouvelle campagne de sensibilisation intitulée « Au travail, vous avez des droits ».

La campagne vise d’abord à informer les travailleurs de leurs droits et obligations, alors que le resserrement du cadre réglementaire de l’immigration accentue le risque de précarité parmi les personnes les plus vulnérables, en particulier les personnes de statut temporaire.

Ensuite, elle entend sensibiliser et outiller les employeurs aux droits de ces travailleurs, de même qu’aux conditions d’une intégration juste et sécuritaire en milieu de travail.

Plusieurs publications en ligne et une capsule vidéo sont destinées aux travailleurs migrants et aux employeurs.

Enfin, la CNESST propose des séances gratuites d’information et de sensibilisation, destinées aux employeurs de TET. Ces séances, d’une durée de 60 minutes, ont lieu en milieu de travail ou en ligne.

Deux enquêtes sur l’impact des resserrements en immigration au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Deux nouvelles enquêtes, à l'initiative respectivement de l'Union des préfets et de Promotion Saguenay, évaluent les effets, sur le terrain, des restrictions en matière d’immigration sur la région Saguenay–Lac-Saint-Jean.

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Lancée en avril 2025 par l’Union des préfets, une première enquête vise à interpeller les gouvernements provincial et fédéral pour les encourager à soutenir les régions.

L’enquête révèle ainsi plusieurs données sur l’importance des TET face aux difficultés de recruter localement :

  • 24 % des entreprises sondées pensent avoir des pénalités financières suivant les nouvelles mesures ;
  • 73 % prévoient une diminution de leur capacité de production comprise entre 10 % et 40 % ;
  • Un quart pensent perdre de l’expertise spécialisée, car les mesures touchent plusieurs corps de métiers.

De son côté, Promotion Saguenay a mis en place la même enquête, cette fois sur les entreprises de son territoire. Le constat est le même, et souligne les pertes tant de contrats que de capacité de production en raison des mesures.

Et si les investissements dans l’autonomisation, pour compenser les pertes d’emplois, sont en forte hausse, pour passer de 29 M$ en 2024 à 100 M$ pour les années 2025-2026, plusieurs entreprises anticipent une délocalisation à court terme de leurs activités en dehors du Québec, affectant plus de 700 emplois.

En dépit des efforts d’automatisation, plusieurs entreprises envisagent de délocaliser leurs activités à court terme, ce qui affectera des centaines d’emplois locaux.

Entreprises et municipalités s’allient pour demander la fin des restrictions en immigration

Plusieurs acteurs du monde économiques se sont alliés aux municipalités pour signer une lettre transmise aux gouvernements québécois et canadien.

Le Conseil du patronat du Québec, la Fédération canadienne des entreprises indépendantes et l’Union des municipalités du Québec, entre autres, envoient un « cri du cœur » pour rebrousser chemin dans les restrictions en immigration.

Ils estiment avoir besoin des personnes immigrantes pour faire « rouler l’économie », notamment des travailleurs étrangers temporaires. Ils font référence au gel de traitement des demandes des zones où le chômage dépasse 6 %, la réduction de la liste des professions admissibles au traitement simplifié.

Ils demandent entre autres de mettre un moratoire sur ces restrictions, de rétablir à 2 ans la durée maximale d’emploi pour les postes à bas salaire ainsi que de rétablir à 20 % la limite du nombre de TET pour les postes à bas salaire.

Un moratoire demandé par les entreprises de régions sur les restrictions pour les TET

Dans la lignée du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la lettre conjointe entre le secteur économique et les municipalités, un autre moratoire a été demandé par le secteur économique.

Il provient cette fois des chambres de commerce de la province, et des PME chapeautées par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), qui se sont réunies le 18 juin 2025 à Rivière-du-Loup. La veille, un regroupement d’entreprises métallurgiques, manufacturières et de transport s’était réuni pour présenter les mêmes demandes.

Selon eux, les restrictions sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PET) aggravent la pénurie de main-d’œuvre et freinent l’activité économique. Des entreprises témoignent de la perte d’employés ou de la perte de croissance de leurs activités.

La FCCQ appelle en plus du moratoire à une meilleure coordination entre Québec et Ottawa.

ÉTUDES

Collégial : Mise à jour des domaines d’études admissibles au permis postdiplôme

Le 25 juin 2025, IRCC a actualisé la liste des domaines d’études ouvrant droit au permis de travail postdiplôme (PTPD) pour les étudiants inscrits dans un établissement collégial subventionné.

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IRCC souhaite privilégier les domaines d’études « liés à des emplois en pénurie à long terme ». Pour référence, il s’agit des domaines mis en avant dans le programme fédéral Entrée express.

Au total cette année, 920 domaines d’études de niveau collégial sont admissibles au PTPD, soit 59 de plus qu’en 2024. 119 nouveaux domaines ont notamment été ajoutés dans les secteurs de la santé, des services sociaux ou de l’éducation.

On rappelle, selon les modifications introduites en 2024, les étudiants inscrits à l’université (niveaux baccalauréat, maîtrise ou doctorat) ne sont pas concernés, et demeurent admissibles au PTPD.

Maintien de la hausse des frais universitaires pour les non-Québécois

La hausse des frais de scolarité universitaires pour les étudiants venant de l’extérieur de la province est maintenue par Québec.

La Cour suprême avait jugé la hausse de 3 000 $ CAN (soit 33 %) « déraisonnable et non justifiée ». Selon la cour, Québec pouvait maintenir cette hausse pendant 9 mois avant de réviser son plan.

La ministre de l’Enseignement supérieur n’a pas donné de précisions sur ce qui sera fait pour respecter la décision de la cour, mais maintient le besoin de protéger la langue française au Québec — c’était la motivation derrière cette hausse, qui visait à réduire le nombre d’étudiants anglophones.

Cependant, la suppression de l’obligation que 80 % des étudiants de premier cycle des universités anglophones aient un niveau intermédiaire en français est maintenue.

Une étude révèle les conséquences négatives de la baisse des étudiants étrangers

Le cabinet de conseil Volume 10 a publié une étude pour tenter d’illustrer l’impact de l’importante baisse des étudiants étrangers sur les acteurs de l’éducation au Québec.

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L’étude intitulée Savoirs sans frontières. Regards sur l’impact de la communauté étudiante internationale universitaire au Québec révèle que les étudiants internationaux rapportent 4,2 milliards à l’économie québécoise.

Or, les demandes d’admission ont baissé de 45,9 % entre avril 2024 et avril 2025, en raison des restrictions du gouvernement québécois et canadien.

Les resserrements ont un impact sur la capacité d’attraction, en particulier dans certains secteurs de pointe, en recherche et en innovation. C’est le cas par exemple dans le génie, les sciences de la santé ou encore l’intelligence artificielle, à des niveaux qui peinent aussi à attirer les étudiants québécois.

Les auteurs proposent que les établissements puissent définir leurs besoins eux-mêmes.

Les étudiants étrangers représentent 31 % des étudiants au niveau maîtrise et 49 % au doctorat.

ASILE ET REFUGE

Prolongation d’un projet pilote pour les personnes réfugiées et les employeurs

Le 12 juin 2025, IRCC a annoncé la prolongation jusqu’au 31 décembre 2025 du Projet pilote sur la voie d’accès à la mobilité économique (PVAME).

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Ce programme est une voie d’accès à la résidence permanente pour les personnes réfugiées et vulnérables tout en soutenant leur employeur. Il concerne les secteurs clés qui font face à des pénuries de main-d’œuvre (santé notamment, mais aussi construction ou services alimentaires), et permet ainsi aux employeurs de combler leurs besoins.

En 2025, un maximum de 950 demandes pourra être reçu pour le processus avec offre d’emploi. Pour le processus sans offre d’emploi, 150 demandes pourront être reçues.

Grâce au PVAME, 970 personnes ont été admises au Canada entre 2019 et fin mars 2025.

La Journée mondiale des réfugiés 2025 placée sous le signe de solidarité

Le 20 juin 2025, la ministre de l’Immigration Lena Metlege Diab a fait une déclaration à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés.

Cette année, la ministre a voulu rendre hommage aux populations réfugiées et déplacées du monde en mettant en avant la solidarité du Canada.

Face à l’augmentation du nombre de personnes déplacées en raison de conflits, des crises ou des changements climatiques, le Canada « réaffirme son engagement à répondre aux besoins humanitaires ».

La ministre a rappelé la collaboration du Canada avec des partenaires internationaux pour accueillir des personnes réfugiées, via notamment le programme des réfugiés parrainés par le gouvernement qui a permis de réinstaller 12 000 personnes d’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie, 4 000 des Amériques et 4 000 du Soudan.