
Le 4 juin 2025, l’Institut du Québec (IDQ) a publié un rapport sur la planification 2025 de l’immigration. L’institution se propose ainsi de répondre à cinq questions pour aiguiller la prise de décisions sur l’immigration.
Ce rapport s’inscrit dans le contexte mouvementé en matière d’accueil au Québec et au Canada. Et, ce, depuis 2022 avec la fin de la pandémie de COVID-19 et l’explosion du nombre d’immigrants temporaires, que ce soit les étudiants, les travailleurs ou les demandeurs d’asile. La volonté de ralentir l’immigration temporaire et permanente amène de nouveaux enjeux, selon l’IDQ, tant l’immigration « représente aujourd’hui le seul moteur de la croissance démographique québécoise ». Une affirmation démontrée par de nombreux rapports publiés dernièrement par l’Institut de la Statistique du Québec et Statistique Canada.
Dans les rapports, se posent ainsi les cinq questions :
- Existe-t-il un rythme de croissance idéal de l’immigration ?
- Quels devraient être les seuils d’immigration permanente et temporaire ?
- Y a-t-il des immigrants qui contribuent davantage à accroître le PIB ?
- L’immigration peut-elle contribuer à revitaliser les régions ?
- Quelles pénuries justifient un recours à l’immigration ?
Les propositions de l’IDQ
L’institut propose un équilibre : limiter la croissance de la population active à 0,7 % par an (comme dans les années 2010) pour éviter que l’économie n’arrive pas à absorber et à valoriser la main-d’œuvre.
Parmi les propositions les plus fortes, celle de hausser temporairement les seuils d’immigration permanente à 90 000 personnes admises par an. C’est presque le double de ce que souhaite le gouvernement de la Coalition avenir Québec.
L’IDQ propose aussi que Québec donne la priorité aux travailleurs étrangers et aux diplômés déjà établis pour atteindre cette cible. Ce sont ces populations qui s’intègreraient le mieux et contribuent le plus à accroître le PIB. Selon les rédacteurs, cela réduirait la dépendance aux travailleurs étrangers temporaires, qui peinent à obtenir la résidence permanente et qui, selon l’institut, « risquent de limiter la création de richesse, de maintenir les économies régionales dans des secteurs à faible valeur ajoutée et de créer deux classes de travailleurs ».
Le nombre d’immigrants temporaires passerait ainsi de 615 000 actuellement à 350 000, 241 000 et 175 000 personnes d’ici 2035. Une telle baisse étant en dessous des objectifs fédérales d’accueillir 5 % de la population canadienne imposerait de réduire les nouveaux permis d’études délivrés.
Photo : Markus Spiske