Selon les chiffres du dernier recensement (2016), 13,7 % de la population du Québec est issue de l’immigration. Ce chiffre s’intègre dans un environnement international de plus en plus compétitif en matière d’attraction de talents étrangers stratégiques, un contexte qui ne saurait être profitable au Québec sur le long terme, si le Québec n’est pas davantage en mesure d’intégrer ces talents. En effet, comme le note l’OCDE dans son rapport Intégrer les immigrants pour stimuler l’innovation au Québec (2020), si « l’immigration au Québec est l’une des plus sélectionnées et qualifiées des pays de l’OCDE et du Canada, (…) le taux d’emploi des immigrants ayant un haut niveau d’éducation est inférieur à celui de leurs homologues natifs, et près d’un immigrant sur deux est surqualifié au Québec, un des niveaux les plus élevés de l’OCDE ».
C’est dans ce contexte que les entreprises québécoises doivent prospecter, attirer, intégrer, inclure et retenir la main-d’œuvre étrangère pour contribuer à la prospérité économique de la province.
Les entreprises québécoises ne sont toutefois pas seules à œuvrer dans ce sens, et nombreuses sont les structures impliquées dans une démarche globale pour une immigration réussie : gouvernement, municipalités, communautés d’accueil, organismes d’intégration, acteurs de développement économique, etc. Néanmoins, c’est en développant la diversité au cœur même de leurs actions que les entreprises pourront le plus spécifiquement parler le même langage que les travailleurs étrangers qu’elles aspirent à recruter.
On associe souvent ces trois concepts d’attraction, d’intégration et de rétention, alors qu’ils relèvent tous les trois d’une logique complètement différente.
L’attraction n’a pas de visage : on souhaite attirer des travailleurs étrangers temporaires dans un secteur donné, pour une tâche particulière, à des fins connues.
L’intégration est déjà bien différente, car elle relève de l’individu, que l’on prend en charge, que l’on forme, à qui l’on enseigne les codes de l’entreprise autant que de la société d’accueil ; celui que l’on apprend à connaître et avec qui on se place en position de partage.
La rétention, quant à elle, commence à s’inscrire dans un projet de société. On considère que le travailleur étranger temporaire a sa place dans l’entreprise et au-delà. Plus encore, on souhaite qu’il occupe cette place, à plus long terme.
Il faut bien comprendre le cheminement de l’une à l’autre de ces phases relationnelles et interpersonnelles avec des travailleurs étrangers temporaires qui n’ont, a priori, pas de perspectives claires à moyen ou long terme au Québec, sinon une date d’expiration sur un permis de travail.
Et cela est encore plus vrai dans le contexte né de la pandémie de COVID-19, qui est en passe de bouleverser, sinon l’immigration économique dans son ensemble, au moins chacune des étapes fondamentales de la relation entre l’entreprise et le travailleur étranger temporaire.