
Vous avez embauché un travailleur étranger venu en famille et son intégration semble bien se dérouler. Mais qu’en est-il au sein de son foyer ? Loin d’être cantonnées à un domaine purement privé, la place du conjoint et sa propre intégration pèsent pour beaucoup dans la décision d’une famille de s’installer durablement au Québec. Bien souvent, l’arrivée au pays d’accueil signifie pour le conjoint un sacrifice social et professionnel comparable à celui du travailleur étranger par qui le foyer s’est installé au Québec (ou, dans le vocabulaire de l’immigration, le « demandeur principal »). Une situation qui peut être choisie au départ, aussi bien que subie à l’arrivée au Québec.
Si la loi sur l’immigration du Canada permet, en principe, à l’époux et au conjoint de fait du demandeur principal de se prévaloir d’un permis de travail ouvert lui offrant la possibilité de travailler pour l’employeur de son choix, le droit de travailler ne constitue pas la garantie de trouver un emploi. Au contraire, il risque d’être confronté à différentes difficultés auxquelles il n’est pas préparé (nouveaux codes culturels de recherche d’emploi, non-reconnaissance de ses diplômes ou de son expérience, absence de réseau, etc.). Ainsi, avoir le souci de l’intégration professionnelle du conjoint peut se révéler gagnant dans un objectif final de rétention du travailleur étranger que le conjoint accompagne.
L’aide au conjoint peut prendre différentes formes selon vos idées et vos moyens :
- une formation en intégration culturelle,
- l’ouverture de votre réseau pour sa recherche d’emploi,
- la sensibilisation à un organisme ou une fondation pour une démarche de bénévolat qui lui permettra de développer son réseau social,
- un programme en gestion de carrière avec un conseiller d’orientation ou un coach d’affaires,
- ou encore la formule clé en main d’une agence de relocalisation qui offre une prise en charge personnalisée de toute la famille, de la garderie des plus jeunes, à la recherche de logement, les démarches administratives, etc.
Un coach d’affaires pour les conjoints avec Montréal International
Parmi les différents outils que Montréal International, l’agence de promotion économique du Grand Montréal, a mis en place auprès de ses entreprises membres et leurs salariés afin de faciliter leur insertion professionnelle, elle propose gratuitement un service d’aide aux conjoints d’expatriés : un programme de coaching d’une dizaine de personnes qui prend la forme de 4 rencontres de 2 heures. « L’aspect psychosocial est très important, on parle du changement, du deuil de la vie d’avant, il s’agit de décoder ses émotions et mettre l’accent sur ses besoins », explique Nancy Giroux, coach d’affaires certifié, CRHA, en charge de cette formation ciblée. La force du programme est d’abord celle du groupe. Peu importe le territoire d’origine, France, Belgique, Maroc, Tunisie, Amérique du Sud… « En se retrouvant ensemble, les conjoints, des femmes à 90 %, ne sont plus isolés et réalisent que leur situation n’est pas unique ». Le suivi, qui s’étale sur 2 à 3 mois, aborde à chaque rencontre un volet différent. « La première fois, il s’agit d’enlever la pression que tous se mettent à vouloir tout régler en 3 mois pour aboutir à un travail », précise Nancy Giroux. La deuxième rencontre aborde les codes culturels du Québec et le développement de son image de marque. « Il s’agit d’accepter qu’on a des talents et qu’on a déjà réalisé des choses ». À la troisième rencontre, ce sont les outils purs et durs : la lettre de motivation, le CV, la présentation, le réseautage… Le dernier volet porte sur l’entrevue. « Il s’agit d’être dans le concret, l’utile pour eux », précise la coach. À l’issue du programme, beaucoup de gens du groupe gardent contact entre eux, l’intégration commence par là. Pour l’entreprise, cette pression en moins sur le couple profite au salarié, et indirectement à son travail. Anita, bibliothécaire métadonnées chez Polytechnique Montréal depuis janvier 2020, a bénéficié de ce coaching. « L’entreprise de mon mari avait un contrat avec Montréal International. On était 6, on a tout de suite connecté ensemble et gardé des liens, c’était important de se sentir moins seuls, de s’entraider. Avec ce coaching, j’ai découvert que la recherche d’emploi marchait beaucoup avec le réseautage ce que j’ignorais complètement. Je me suis inscrite à l’association de mon métier, celles des bibliothécaires du Québec, et j’ai rencontré rapidement d’autres gens. Ça m’a vraiment servi. » |