Venir vivre au Québec exige bien souvent de sortir de sa zone de confort. Pour accompagner les futurs immigrants de façon optimale, voici des éléments d’information qui vous permettront d’anticiper quelques-unes des questions qu’ils ne manqueront pas de se (et de vous) poser.
Évaluer son projet d’immigration
Il y a principalement deux aspects qu’il faut prendre en considération pour le calcul des ressources nécessaires pour mener à bien un projet d’immigration au Québec, au-delà des frais liés aux procédures d’immigration en tant que telles.
D’abord, chaque nouvel arrivant doit pouvoir démontrer qu’il dispose d’une certaine somme sur son compte en banque, lors de sa préparation de dossier ou à son arrivée au Québec. Le montant de cette somme dépend du type de programme d’immigration auquel le nouvel arrivant va répondre, ainsi que du nombre de personnes qui composent la cellule familiale. Si votre entreprise présente une offre d’emploi valide, cette preuve de fonds ne leur sera probablement pas demandée.
Ensuite, le nouvel arrivant doit prendre la mesure des différents postes de dépenses liés à son installation au Québec. Parmi ses postes essentiels, on retrouve le déménagement international, les billets d’avion, les frais de « quatorzaine », les loyers des premiers mois, par exemple. Il faut y inclure les démarches d’immigration au provincial et au fédéral. Certains de ces frais incombent à l’employeur, et certaines entreprises disposent d’une enveloppe destinée à prendre également en charge tout ou partie des frais engagés par le nouvel arrivant.
Le coût de la vie au Québec
Cela dépend de l’endroit où le futur immigrant choisira de s’installer. Vivre en métropole nécessitera d’anticiper un loyer plus élevé, tandis qu’en région, les locations sont financièrement plus accessibles — mais parfois aussi plus rares. De même, il n’y aura pas de nécessité absolue de posséder une voiture à Montréal ou même à Québec, qui jouissent d’un bon réseau de transports en commun, alors qu’il sera difficile de faire sans en-dehors des grands centres urbains. Si les nouveaux arrivants savent qu’ils devront racheter tout le matériel électroménager, en raison du système de voltage propre à l’Amérique du Nord, ils ne sont peut-être pas familiers avec les locations « toutes meublées », alternative intéressante aux logements nus, le temps de se meubler. D’autres postes doivent impérativement être budgétés, notamment l’équivalence du permis de conduire, l’achat des vêtements d’hiver ou la souscription à une assurance santé privée si le nouvel arrivant est assujetti à un délai de carence avant de bénéficier du régime de l’assurance maladie du Québec.
Les impôts entre les deux pays
Pendant une année, le nouvel arrivant est à cheval sur deux fiscalités, jusqu’à la date de son départ, celle du pays qu’il a quitté et à compter de la date son arrivée, celle du Québec et du Canada. S’il conserve un patrimoine dans son pays de départ, il continuera à payer les impôts inhérents aux revenus générés dans ce pays.
Au Québec et au Canada, les impôts sont prélevés à la source pour les salariés. Des éléments tels que des dépenses de santé ou les frais de garde des enfants vous permettent de bénéficier de crédits d’impôt qui peuvent donner lieu à des remboursements de ces impôts prélevés à la source. L’accompagnement par un comptable spécialisé est, par conséquent, fortement recommandé, surtout pour l’année d’arrivée.
Le système bancaire canadien
Si les personnes immigrantes risquent d’être un peu perdues à leur arrivée, nul doute qu’elles trouveront rapidement le système bancaire simple à comprendre et à utiliser, notamment grâce aux offres aux nouveaux arrivants. Pour cela, l’une des premières actions à mener devrait consister, avant même d’arriver au Québec, à ouvrir son compte en ligne, avec une pièce d’identité en cours de validité et un document officiel d’immigration. Avoir déjà un compte sur place facilitera les démarches telles que le transfert des fonds depuis son pays d’origine, et permettra au nouvel arrivant de se familiariser avec le système bancaire nord-américain. Celui-ci compte quelques particularités utiles à savoir en amont par la personne immigrante, aux premiers rangs desquelles on retrouve l’historique de crédit et la distinction entre les cartes de débit et de crédit.
L’historique de crédit : En Amérique du Nord, l’obtention d’un prêt est intimement liée aux revenus, mais aussi à la cote de crédit. Cette cote, se construit au fur et à mesure des opérations financières du nouvel arrivant et indique comment il gère son crédit et le risque qu’il représente pour les prêteurs. Le nouvel arrivant, qui ne dispose pas encore d’une cote de crédit, faute d’être sur place depuis assez longtemps, pourrait rencontrer certaines difficultés dans les temps qui suivent son arrivée, si son travail exige qu’il se procure une voiture ou que sa région de destination l’incite à considérer un achat immobilier à relatif court terme. Si son employeur ne peut pas lui apporter un accompagnement dans ses démarches, il pourra être difficile de confirmer sa solvabilité auprès d’un organisme de prêt. C’est là qu’intervient l’importance de constituer son dossier de crédit le plus tôt possible, de façon éclairée, avec un conseiller spécialisé.
La carte de débit et de crédit : Une autre subtilité à opérer pour le nouvel arrivant réside dans la différence à opérer entre la carte de débit et la carte de crédit. Alors qu’il n’aura souvent été en possession, en particulier en Europe, qu’un seul type de carte dite « de crédit », en réalité à débit immédiat ou différé opéré sur un compte créditeur, il se retrouve au Québec avec deux cartes, dont l’intitulé peut l’induire en erreur — à ses dépens. Il s’agit pour lui d’être informé le plus tôt possible de l’usage à réserver à la carte de débit, l’équivalent de la carte à débit immédiat, et de la carte de crédit, qui revient à payer avec de l’argent qui lui est temporairement prêté, sur un compte distinct de son compte-chèques.
Or, c’est la carte de crédit qui joue un rôle primordial dans la création de l’historique de crédit, et une mauvaise utilisation de cette carte à son arrivée peut, par la suite, pénaliser le nouvel arrivant. À l’inverse, une bonne utilisation lui permettra de constituer une cote de crédit intéressante, de quoi faciliter son intégration en emploi et dans la société.
Afin d’aider les nouveaux partants à un atterrissage en douceur au Québec, Desjardins, premier groupe coopératif au Canada, propose un guide gratuit « S’installer, étudier et travailler au Canada », disponible en français et en anglais, ainsi qu’une programmation de webinaires gratuits de préparation avant le départ, ou après leur arrivée au Québec, sur des thèmes variés (immigration, préparation financière, impôts, vie quotidienne).