En 2021, Englobe recevait le prix Maurice-Pollack dans la catégorie Grandes entreprises pour ses « actions exceptionnelles en matière de gestion de la diversité ethnoculturelle ». Pour autant, les gestionnaires de l’entreprise spécialisée en ingénierie, en sciences de l’environnement et en traitement des sols et de la biomasse ne se sont pas reposés sur leurs lauriers.
« Il y a une grosse compétition », admet Marie-France Lavallée, vice-présidente principale, ressources humaines, communications et marketing, selon qui la pénurie de main-d’œuvre pousse de plus en plus les firmes d’ingénierie à se démarquer auprès de leurs employés potentiels. « On essaie tous de trouver de nouvelles façons de recruter », ajoute-t-elle, précisant qu’Englobe priorise l’embauche de travailleurs déjà sur place plutôt que le recrutement à l’international, principalement pour faciliter les démarches administratives.
Des employés saisonniers…
Près de 3 000 salariés sont répartis sur les sites, en laboratoires et dans les cinquante bureaux d’Englobe d’une côte à l’autre du Canada, mais aussi au Royaume-Uni et en France.
Même si l’offre de services et la clientèle publique/privée de l’entreprise sont diversifiées, une partie de son travail est saisonnier. Mme Lavallée explique qu’au Québec, « en hiver, les chantiers fonctionnent au ralenti. On a une partie de nos salariés que l’on met à pied temporairement entre décembre et avril, principalement des techniciens ». Elle ajoute que la plupart des techniciens sont issus de l’immigration, et que certains d’entre eux profitent parfois du répit saisonnier pour passer un moment dans leur pays d’origine. « La situation fait l’affaire de certains, finalement », note Mme Lavallée.
… d’autres qui sont là pour rester
La priorité, rappelle-t-elle, est de se faire connaître par les chercheurs d’emplois immigrants déjà sur place. C’est pourquoi Englobe collabore avec 18 organismes communautaires spécialisés dans l’intégration socioprofessionnelle des personnes immigrantes, à l’échelle de la province.
« Pour créer du lien », Mme Lavallée soutient qu’il est essentiel que l’entreprise fasse preuve de sa volonté de « bâtir une relation à long terme et durable » avec ses employés et futurs employés. Elle ajoute d’ailleurs que les techniciens font partie d’une population de salariée particulièrement « volatile », d’autant plus difficile à attirer et à retenir qu’ils sont sollicités de toute part.
Le secret de la rétention, selon Englobe ? « Créer un sentiment d’appartenance », révèle Marie-France Lavallée, et avec raison, puisqu’un récent sondage sur l’engagement des employés réalisé en interne confirmait que « tout le monde sent qu’il y a vraiment une diversité et une inclusion qui existe au sein de l’organisation, qui nous permet de créer un sentiment fort d’accueil », rapporte-t-elle.
En témoigne le parcours de Yaya Coulibaly, directeur régional pour l’Outaouais et l’Abitibi-Témiscamingue. Issu de l’immigration, il travaille aujourd’hui entre Gatineau et Rouyn-Noranda. « Le matin, je quitte ma famille à la maison pour rejoindre une autre famille au travail ».
Tournés vers l’avenir
Mais en matière d’intégration, « avoir les valeurs à la bonne place », ça ne fait pas tout. Englobe propose, entre autres, à ses employés issus de l’immigration un service de mentorat, de la sensibilisation en santé et sécurité au travail, ou encore la possibilité de se former comme techniciens de laboratoire. L’entreprise accompagne également les salariés qui souhaitent obtenir des équivalences pour des diplômes obtenus à l’étranger.
« On est vraiment à l’écoute de ce que les gens peuvent nous apporter pour nous aider à grandir et à [nous] développer », ajoute Mme Lavallée, rappelant aussi qu’ils collaborent avec les communautés autochtones dans les régions où ils sont implantés, offrant des formations pour « s’assurer qu’ils sont partie prenante des projets ».
C’est grâce à cette démarche collaborative et à un environnement de travail peu hiérarchique qu’Englobe compte continuer à attirer, motiver et faire avancer ses troupes. L’entreprise, en pleine croissance, peut en effet attribuer une partie de sa réussite à la rencontre entre les valeurs environnementales de durabilité, d’inclusion et d’intégration de la diversité au centre de son travail.
Photo : Englobe