Le 9 mai 2022, le ministre Jean Boulet a annoncé le lancement d’un plan d’action pour la régionalisation de l’immigration. Ce plan d’action implique plusieurs ministères, mais entend aussi mobiliser tous les acteurs de l’immigration. En effet, il a pour objectif de mieux déterminer le rôle de chacun des acteurs, mais aussi de mieux répartir les actions des partenaires et la régionalisation sur tout le territoire. L’ensemble de l’écosystème en sera ainsi consolidé et optimisé, avec une meilleure définition des rôles.
Pour que l’immigration accompagne la relance économique à l’échelle de la province, ce plan d’action suivra les besoins des régions au fil des mois et des années à venir. Il complète les Programmes d’accompagnement et de soutien (PASI) et d’appui aux collectivités (PAC), mais aussi l’offre de services aux immigrants d’Accompagnement Québec, et le soutien aux entreprises.
Si l’objectif premier est d’attirer les personnes depuis l’étranger directement vers les régions, il est aussi prévu de renforcer l’intégration des personnes immigrantes déjà installées dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ou dans la région métropolitaine de recensement (RMR). En effet, plus de 80 % de la population immigrante réside dans la métropole.
Le plan d’action comporte trois grands objectifs divisés en plusieurs actions.
Davantage d’efforts pour une immigration directement dirigée vers les régions
L’un des piliers du plan est de renforcer le recrutement international et l’attraction des personnes immigrantes directement dans les régions
En effet, inciter les personnes immigrantes déjà établies à Montréal et sa grande région à faire le choix des régions est difficile (double migration, intégration, éloignement encore accru avec la famille et les proches, logement, etc.). De plus, les personnes vivant à Montréal n’ont pas la formation et les compétences correspondant aux emplois disponibles en région.
Ainsi, Québec prévoit de :
- Promouvoir davantage les régions dans les salons à l’étranger,
- Favoriser l’établissement des personnes immigrantes en région dans les critères d’invitation,
- S’appuyer davantage sur les différents programmes d’immigration temporaire et permanente,
- Renforcer les services aux entreprises en région,
- Augmenter l’accompagnement depuis l’étranger, notamment par l’intermédiaire d’Accompagnement Québec.
En outre, pour les demandeurs d’asile et les réfugiés, il s’agira :
- De favoriser les demandes d’établissement en région dans le cadre de Parrainage collectif, et
- D’établir un projet pilote de régionalisation pour les demandeurs d’asile.
Des régions plus attractives, accueillantes et inclusives pour une intégration durable
Second objectif, le gouvernement compte agir sur l’attractivité des régions, en interrogeant chaque étape du processus d’installation avec les collectivités. L’idée est de montrer l’exemple en rapportant et promouvant les parcours des personnes d’abord installées à Montréal, et qui ont ensuite déménagé en région.
Il est question :
- D’analyser l’action du Programme d’accompagnement et de soutien à l’intégration (PASI) créé pour soutenir les organismes,
- D’optimiser le Programme d’appui aux collectivités (PAC) avec tous les partenaires,
- De fournir plus de formation pour la reconnaissance des compétences,
- D’inciter financièrement les personnes immigrantes à s’installer et rester en région,
Enfin, malgré le projet de loi 96 qui risque d’impacter l’accès aux services pour les personnes immigrantes (après 6 mois passés sur le territoire, elles devront se faire servir en français uniquement), Québec prévoit la mise en place d’un service d’interprétariat. Une mesure qui évoluera en fonction des modalités de la loi votée.
Des programmes et des services plus accessibles et optimisés
Pour ce troisième objectif, le gouvernement propose de reprendre son rôle de coordinateur de la régionalisation, au sein d’un continuum des services optimisés où les rôles de chacun seront mieux définis. Québec entend mieux saisir les besoins de chacun.
Pour accéder au Plan d’action ministériel
Photo : Marie-Andrée Blais