Si la pénurie de main-d’œuvre a un rôle à jouer dans la stratégie mise en place par Levio depuis 2018 dans ses recrutements à l’international, elle constitue aujourd’hui pour l’entreprise un levier de croissance majeur.
À sa fondation en 2013, Levio reposait sur les épaules d’un seul employé. Moins d’une décennie plus tard, la société québécoise de conseil en transformation organisationnelle emploie plus de 1 800 personnes, réparties entre sept bureaux et quatre continents. Quarante-cinq nationalités sont représentées au sein de son équipe.
L’entreprise spécialisée dans le conseil en affaires et technologie est d’ailleurs lauréate du prix Maurice-Pollack 2019.
La collaboration avant tout
À l’échelle locale, l’entreprise collabore avec plusieurs organismes pour faciliter le recrutement de personnes immigrantes déjà installées au Québec.
Des structures comme Québec International, Montréal International, ou encore une participation à des événements comme le Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec permettent de « mettre directement [les recruteurs] en relation avec des gens », explique le responsable du recrutement Simon Gravel. « On va faire des démarches assez standards », note-t-il, précisant que « la différence, c’est qu’on va essayer de s’assurer la bonne intégration en emploi et qu’on va avoir, dans certains cas, des modifications de permis de travail à faire ».
Recruter à l’étranger
« Si on se limite au bassin local de travailleurs, on se maintient, on ne peut pas croître », poursuit M. Gravel. Selon lui, il est de plus en plus difficile de trouver le profil de l’emploi dans le domaine en expansion des technologies de l’information (TI), car « le bassin de candidature rétrécit au fil des années ». Certaines expertises se trouvent plus facilement à l’étranger, en fonction des spécialisations respectives à chaque pays, explique-t-il.
Le responsable du recrutement souligne aussi l’importance du partage des connaissances linguistiques, techniques, et des idées innovantes que propulsent les échanges culturels.
Voilà ce qui pousse Levio à rechercher de la main-d’œuvre hors Québec, à travers des missions de recrutement internationales comme les Journées Québec. L’entreprise cherche aussi à multiplier les missions maison afin de se rapprocher le plus possible des employés potentiels à séduire.
« Des entrées à l’international, il y en a plusieurs », affirme Simon Gravel, citant notamment l’approche de référencement. Elle consiste à analyser les profils d’anciens collègues ou de connaissances référées par des employés en cours de recrutement ou déjà sur place.
Dans tous les cas, les étapes du recrutement sont similaires pour le local et l’international, d’après M. Gravel. « La différence à l’international, dit-il, c’est qu’on valide davantage au niveau de la préparation du projet », c’est-à-dire qu’il s’assure que le contexte familial et sanitaire du candidat soit favorable, et que celui-ci a bien fait ses recherches sur l’entreprise. En clair, que son projet soit sérieux.
L’intégration à tous les niveaux
Une fois, la candidature approuvée et le contrat signé, le dossier du futur employé passe entre les mains de l’une des trois consultantes certifiées en immigration canadienne comme Sara-Claude Mathieu, également conseillère en ressources humaines.
En plus de transmettre des informations en amont, Mme Mathieu et ses collègues organisent des rencontres d’intégration et facilitent la rencontre entre les nouveaux arrivants et leur marraine ou parrain de Levio. Le système de parrainage permet, selon elle, de faciliter l’intégration sociale, la recherche de logement ou l’installation.
Depuis la pandémie de COVID-19, le processus « a été plus difficile pour eux au niveau de l’intégration, surtout au niveau social », se désole-t-elle, rappelant tout de même que Levio continue à organiser des activités virtuelles ou en extérieur. Les travailleurs arrivant de l’extérieur ont aussi la possibilité de participer à diverses formations, en immigration ou sur la préparation à l’hiver, par exemple, ce qui fait dire à Mme Mathieu qu’« ils se sentent soutenus dans leurs démarches ».
Les conjoints des employés immigrés peuvent aussi obtenir du soutien à la francisation et à la recherche d’emploi. « Souvent, les volets professionnel et personnel dans le contexte de l’immigration sont très connexes », soutient Simon Gravel. « Si ça ne se passe pas bien l’intégration à la maison, c’est rare que ça se passe bien au travail ».
Photo : Levio