Une étude de l’Observatoire des Inégalités Raciales au Québec, parue en juin 2022, révèle que les discriminations sur la base de l’ethnicité, de l’accent ou encore d’un diplôme obtenu à l’étranger affectent l’accès et le maintien en emploi des personnes racisées, notamment issues de l’immigration.
Surqualification, absence de promotion, microagressions… Si les embûches que peuvent vivre certaines personnes sont en partie attribuables aux préjugés, les biais inconscients jouent aussi un rôle insidieux dans les discriminations sur le marché du travail.
Mais que sont les biais inconscients ?
La mécanique des biais inconscients
« On a tous des biais inconscients. C’est poche. Mais ce qui est encore plus poche, c’est de ne pas les reconnaître ». C’est ainsi que Maïtée Labrecque-Saganash conclut un segment de Briser le Code sur les biais inconscients, réalisé pour le compte de Télé-Québec.
« Quand on voit quelque chose de différent, notre cerveau enregistre automatiquement ça comme une menace, comme un danger », explique Brigitte Lavallée, conseillère en ressources humaines agréées (CRHA), coach professionnelle et directrice d’Aventuranza Communication. Pour trier l’information, notre cerveau crée ce genre de raccourcis : les biais inconscients.
Un biais d’affinité, par exemple, peut pousser un recruteur à sélectionner un candidat qui lui ressemble ou qui correspond à son idée de la compétence. Le biais de confirmation pousse, quant à lui, à ne retenir que les informations qui confirment nos préjugés et stéréotypes qui, à leur tour, exacerbent les biais inconscients.
Des conséquences bien réelles
Ces biais inconscients ont des conséquences bien concrètes sur les personnes concernées : manque de confiance en soi, désengagement, dépression, immobilisme financier, social, professionnel… « Ça peut aller vraiment très loin », affirme Mme Lavallée, soulignant « qu’on ne veut pas ça pour les personnes qu’on a embauchées […], mais on ne veut pas ça pour notre entreprise non plus ».
Et c’est particulièrement dans le contexte de la pénurie de main-d’œuvre, explique-t-elle : puisqu’ils ont actuellement une certaine marge de manœuvre, les travailleurs qui ne se sentent pas valorisés vont tout simplement chercher un milieu de travail où la culture organisationnelle leur correspond.
Pour éviter que tout le monde soit perdant, Brigitte Lavallée conseille aux employeurs, aux gestionnaires et aux employés de commencer par se poser une question : « est-ce qu’il peut y avoir des biais, des préjugés ou des stéréotypes qui se cachent dans nos façons de faire? »
Partie 2/2 – Biais inconscients, comment les déjouer
Photo : Kirill Balobanov