Une nouvelle étude de l’Institut du Québec (IDQ) sur l’attraction et la rétention des étudiants étrangers pointe les disparités de traitement des candidats étrangers aux études selon que ce dernier présente sa demande et suit son cursus au Québec ou ailleurs au Canada.
Le constat et simple, les mathématiques implacables. Pour l’IDQ, le Québec doit agir s’il veut éviter une déperdition d’étudiants étrangers francophones à court terme. Une issue qui serait néfaste autant pour les établissements québécois, qu’ils contribuent à financer, que pour les entreprises (44 % des étudiants étrangers travaillent pendant leurs études).
Le fédéral pointé
Près d’une demande de permis d’études sur deux, c’est-à-dire la demande présentée par une personne acceptée dans un établissement d’enseignement désigné et titulaire d’un Certificat d’acceptation pour études (CAQ) délivré par le MIFI, qui se trouve retoquée au fédéral pour des motifs souvent incohérents avec les politiques publiques actuellement menées pour attirer talents et travailleurs étrangers.
Parmi eux, ce sont 72 % des demandes venues d’Afrique qui ont été rejetées en 2022. Un chiffre qu’il faudra surveiller en 2023 à la lumière des engagements pris par les autorités fédérales en octobre 2022 en matière de lutte contre le racisme. Des engagements qui faisaient réponse à un rapport du Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration publié en juin 2022 sur le traitement particulier des permis d’études à destination des candidats d’Afrique francophone.
Le Québec attendu
Aux termes du rapport, il apparaît que le Québec doit revoir sa copie s’il souhaite conserver son attractivité auprès des étudiants étrangers, notamment francophones. La province ne peut pas compter sur le seul argument des études en français.
Pour l’IDQ, la situation est claire. Alors qu’un nouveau résident permanent sur six admis en 2022 a suivi un programme d’études au Québec, il apparaît évident qu’un levier d’attractivité à privilégier est celui de la facilité avec laquelle les diplômés étrangers pourraient, s’ils le souhaitent, s’installer durablement au Québec avec la stabilité et la prévisibilité d’un statut permanent.
Il a été question, en avril 2023, d’une révision imminente du volet Diplômés du Québec du PEQ, pour revenir notamment sur l’expérience de travail de 12 à 18 mois requise aux demandeurs pour être admissible au programme de sélection permanente par le Québec — qui n’est que la première étape d’un cheminement vers la résidence permanente encore long au fédéral. On attend toujours une annonce officielle à ce sujet.
Pour lire le rapport complet Portrait de l’immigration temporaire — Attraction et rétention des étudiants étrangers au Québec, rendez-vous sur le site de l’Institut du Québec.
Photo : Javier Trueba