Après quatre ans d’absence, Destination universités Québec fait son grand retour en France. La campagne, qui embarque traditionnellement 18 établissements de la province à l’initiative du Regroupement des directeurs et directrices de recrutement des universités du Québec (REDRUQ), donne rendez-vous à de futurs étudiants étrangers, dans un contexte migratoire pour le moins volatile.
Les étudiants français ont de quoi se réjouir : la cohorte des universités québécoises vient à eux pour leur présenter l’environnement et les opportunités de formation en français (et en anglais) dans la province, à Montréal autant qu’en région.
Au courant du mois d’octobre, Destination universités Québec (DUQ) s’arrêtera dans quatre villes-hôtes pour accueillir les lycéens, étudiants ou aspirants étudiants, à :
- Lille, le 14 octobre
- Nancy, le 16 octobre
- Strasbourg, le 18 octobre, et
- Paris les 19 et 20 octobre.
L’écosystème universitaire au complet
En effet, seront présents… tous les établissements d’enseignement universitaires, à l’exception de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ).
À Montréal :
- Université de Montréal (UdeM)
- HEC Montréal
- Polytechnique Montréal
- Université du Québec à Montréal (UQAM)
- École de technologie supérieure (ÉTS)
- Institut national de la recherche scientifique (INRS)
- Université Concordia (anglophone)
- Université McGill (anglophone)
En région :
- Université de Sherbrooke
- Université Laval (à Québec)
- École nationale d’administration publique (ÉNAP)
- Université Bishop’s (anglophone)
et bien sûr les cinq campus régionaux de l’Université du Québec :
- en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
- à Chicoutimi (UQAC)
- en Outaouais (UQO)
- à Rimouski (UQR)
- à Trois-Rivière (UQTR)
L’Université virtuelle TÉLUQ, qui fait partie des campagnes locales de DUQ, ne participera pas à ces événements.
Les responsables des admissions de ces établissements seront accompagnés par un représentant du gouvernement provincial, qui animera des conférences sur les démarches d’immigration qu’impliquent les demandes de Certificat d’acceptation du Québec pour études, puis de permis d’études au fédéral.
Contexte tendu pour les étudiants étrangers
Si l’on peut saluer le retour de DUQ en France (et peut-être, à terme, en Belgique francophone), le contexte actuel pourrait bien compliquer la tâche des recruteurs et freiner l’engouement des candidats étrangers aux études.
On rappelle ainsi les différentes mesures qui ont marqué l’actualité des derniers mois pour freiner l’arrivée d’un nombre trop important d’étudiants étrangers :
- La hausse des fonds disponibles exigés des étudiants étrangers, qui sont passés de 10 000 $ à 20 634 $, en 2024 (fédéral) ;
- L’instauration par le fédéral de plafonds et de quotas de permis d’études délivrés par province et territoire, qui sera encore durci en 2025-2026 ;
- La hausse des droits de scolarité imposée à tous les étudiants hors Québec, Canadiens et étrangers — en particulier pour étudier en anglais à Montréal (provincial) ;
- La réduction des heures de travail hors campus autorisées durant les sessions, passées de 40 heures à 20 heures le 30 avril 2024. L’engagement du gouvernement d’autoriser les étudiants à travailler jusqu’à 24 heures hebdomadaires, initialement prévu à l’automne 2024, n’a pas encore été acté ;
- Le resserrement de l’accès à un permis de travail ouvert au titre du Programme de mobilité internationale (PMI) pour les conjoints d’étudiants (niveau maîtrise ou doctorat exigé de l’étudiant, normalement bientôt assorti de la condition supplémentaire que la formation dure au moins 16 mois).
À cela, il faut bien sûr ajouter le dépôt par le gouvernement à l’Assemblée nationale du Québec, le 10 octobre 2024, d’un projet de loi « visant à améliorer l’encadrement relatif aux étudiants étrangers », dont l’application, si elle demeure floue aujourd’hui, a pour objectif la diminution du nombre d’étudiants étrangers dans la province. Ces derniers seraient 120 000 à la rentrée d’automne (y compris les enfants scolarisés de ressortissants étrangers, âgés de 6 ans et plus).
La France, cible logique des recruteurs
La reprise de l’initiative en France, dans un contexte de durcissement du recrutement des étudiants étrangers, ne surprendra personne. La langue et de nombreux accords bilatéraux avantagent cette population étudiante (frais d’inscription et droits de scolarité, admissibilité au régime de santé, etc.), en particulier aux cycles supérieurs, et donnent des arguments aux recruteurs pour les attirer.
Reste que l’avenir des programmes d’immigration, sous leur forme actuelle, est assez incertain et pourrait évoluer dans les prochains mois et affecter jusqu’aux étudiants étrangers « privilégiés ». Si les mesures qui touchent les conjoints accompagnants pourraient déjà nuire à certains, on pense surtout aux perspectives de travail à plus long terme.
Or, s’il est certes trop tôt pour aller plus avant sur ce terrain, les recruteurs vont devoir composer honnêtement avec la vision toujours idyllique du Québec véhiculée par certaines plateformes françaises d’information, et qui entretiennent d’importants biais dans l’esprit collectif.
Pour connaître la programmation complète et les modalités d’inscription (obligatoire), rendez-vous sur le site de Destination universités Québec.
Photo : Mateo Krossler