
Le 30 juillet 2025, l’Institut de la statistique du Québec a publié ses perspectives démographiques du Québec. Les données mettent à jour celles qu’il avait publiées en 2023, en tenant compte des nouvelles politiques et des tendances démographiques actuelles : les restrictions en matière d’immigration, mais aussi le taux de fécondité et le nombre de décès. En effet, la dernière année a été riche en nouvelles influençant à la baisse la démographie de la province.
Une redistribution de la population dans la province : Montréal perd de la population au profit de Québec
L’ISQ propose ainsi trois scénarios possibles (Référence, Faible et Fort) pour mieux entrevoir l’avenir de la population québécoise. En 2051, la population pourrait atteindre entre 7,84 millions et 10,61 millions d’habitants au plus optimiste, 9,2 millions étant la référence de 2025. Pour rappel, le Québec comptait en 2024 une population de 9,06 millions.
À plus court terme, selon l’Institut, il faut s’attendre à une baisse de la population de 80 000 personnes d’ici 2030, à cause de la baisse de l’immigration temporaire.
Si on s’intéresse à plus petite mesure sur les villes, ce sont la Capitale-Nationale (+21 %) et Drummondville (+17 %) qui enregistreront la plus grande croissance entre 2021 et 2051. A contrario, Montréal enregistrera, d’ici 2051, une baisse de 4,5 % (et une hausse de seulement 2,6 % pour sa Région métropolitaine de recensement). Les chiffres sont plus impressionnants à court terme : la ville risque de souffrir davantage de la baisse du nombre d’immigrants temporaires et perdre 9,2 % de sa population d’ici 2030. À même échéance, la RMR de Montréal perdra, elle aussi, jusqu’à 3,3 % de sa population.
Ainsi, la région de Montréal représentera une part moins grande de la population québécoise, passant de 23,4 % à 20,9 % (sa RMR passera de 50,5 % à 48,3 %). Quant à la région de Québec, la population représentera 11,3 % de la population, contrairement à 9,9 % en 2021.
Au-delà de ces évolutions remarquables, le poids démographique des régions sera plutôt stable.
Point intéressant soulevé par l’étude : la baisse de population de 0,9 % attendue d’ici 2030 n’entraînera pas de baisse des besoins en logement — au contraire, ces derniers seront en hausse de 0,8 %.
Ce sont surtout les jeunes qui sont touchées par la baisse démographique : la population âgée de 0 à 19 ans baissera de 14 % d’ici 2051 et celle de 20 à 64 ans de 8 %. Les populations âgées de 65 ans et plus resteront stables.
Photo : Abir Hiranandani