La sortie de la pandémie amène à espérer sur un retour à la normale. Au Québec, il est plus qu’attendu par les employeurs, notamment en région, qui ne se sentent pas entendus devant l’urgence de leurs besoins de main-d’œuvre. Le gouvernement du Québec entend prioriser l’intégration et la régionalisation des personnes immigrantes, plus que sur l’accueil massif de nouveaux arrivants comme a choisi de le faire le fédéral, à l’appui de la reprise.
Ce mois-ci, les nouvelles en immigration concernent :
- L’assouplissement aux frontières pour les résidents au Canada ;
- Des organisations montréalaises s’engagent pour l’inclusion des personnes immigrantes ;
- 500 000 $ CAN pour mieux intégrer les immigrés au Saguenay–Lac-Saint-Jean et dans le Bas-Saint-Laurent ;
- La Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec demande à Québec de respecter le droit international avec ses travailleurs domestiques ;
- Québec décide de ne pas réviser ses cibles d’immigration, et les Manufacturiers et Exportateurs du Québec partagent leur déception ;
- Un nouveau guide pour le recrutement et l’égalité en emploi dans les universités québécoises ;
- Le Parti Québécois propose que 50 % des nouveaux arrivants soient envoyés vers les régions.
Assouplissement aux frontières dès le 5 juillet 2021 pour les voyageurs ayant un droit d’entrée au Canada
Grâce aux progrès dans la vaccination contre la COVID-19, les pays du monde s’ouvrent aux voyageurs. Tout en gardant ses frontières toujours fermées aux visiteurs, le Canada assouplit les exigences d’entrée pour les voyageurs résidents au Canada. L’Agence de la santé publique recommande cependant de vérifier les exigences des provinces.
Dès le 5 juillet, les voyageurs complètement vaccinés seront exemptés de séjour à l’hôtel obligatoire, du test de dépistage huit jours après l’arrivée et de quatorzaine. Ils devront cependant transmettre un test de dépistage négatif réalisé avant leur départ pour le Canada. Ils doivent toujours utiliser l’application ArriveCAN et proposer un plan de quarantaine valable au cas où ils ont des symptômes ou un résultat positif.
Pour être admissible, la totalité du vaccin (une ou deux doses) doit être reçue au moins 14 jours avant l’entrée au Canada. Seuls quelques vaccins sont acceptés et la preuve de vaccination doit être en français ou en anglais.
Pour voir le communiqué de l’Agence de la santé publique du Canada
Des organisations montréalaises s’engagent pour l’inclusion des personnes immigrantes
Le Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal (BINAM) de la Ville de Montréal dévoile les résultats du Pacte pour l’inclusion au travail des personnes immigrantes. À travers ce projet, le BINAM et les autres partenaires ont travaillé avec 10 organisations à améliorer leurs méthodes d’accueil et d’intégration pendant quatre mois. Toute l’équipe a été intégrée au processus, employés et gestionnaires.
Elles se sont engagées pour les 6 à 12 mois prochains à, entre autres : organiser des groupes de discussion, des rencontres, des formations sur les biais inconscients, embaucher des personnes immigrantes et mieux accueillir des travailleurs temporaires. Parmi les 10 organisations, ce sont plus de 5 000 gestionnaires et employés qui seront touchés par ces améliorations, sans oublier les personnes immigrées et racisées qui en bénéficieront.
Un rapport détaillé sera rendu public dans les prochaines semaines.
Pour accéder au communiqué de HEC Montréal
Plus d’un million de dollars investis dans les régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent
Plus de 500 000 $ CAN seront investis à chacune des régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent. Un financement qui fait partie du Programme d’appui aux collectivités (PAC), lancé en octobre 2020.
Plus précisément, le Saguenay reçoit 569 407 $ CAN du ministère de l’Immigration québécois. Le Bas-Saint-Laurent obtient 589 669 $ CAN.
Les initiatives d’accueil et d’intégration de personnes immigrantes sont visées. Cet argent permettra de réaliser le plan d’action des villes de Rimouski et de Saguenay, mais aussi d’inclure l’intégration dans les plans d’action de villes et de MRC qui n’en possédaient pas.
Pour accéder au communiqué du MIFI pour la région Saguenay–Lac-Saint-Jean
Pour accéder au communiqué du MIFI pour la région du Bas-Saint-Laurent
La FTQ appelle le Canada à respecter les droits des travailleurs et travailleuses domestiques
À l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses domestiques le 16 juin, la Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ) appelle le gouvernement canadien à s’impliquer pour leur cause.
La FTQ demande que le Canada signe la convention 189 de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour respecter les droits fondamentaux, du travail et de sécurité de ces travailleurs.
Elle rappelle que 8 travailleuses domestiques sur 10 sont des femmes. Ce sont des personnes racisées issues de l’immigration en majorité.
Pas de révision des cibles d’immigration
Après avoir laissé entendre fin avril que les seuils d’immigration seraient relevés dès cette année, le gouvernement de François Legault s’est finalement ravisé. Le 14 juin, la ministre Nadine Girault a annoncé que le nombre de personnes accueillies ne dépassera pas les 47 000 prévues pour 2021, refusant l’idée d’accueillir 60 000 résidents permanents par an.
Elle a tout de même réitéré le souhait du gouvernement de rattraper le retard accumulé à cause de la pandémie et d’accueillir les 7 000 personnes qui n’ont pas pu venir en 2020. « La CAQ pense que le Québec a déjà atteint sa capacité d’intégration », a affirmé François Legault sur Twitter en réaction à une déclaration du député libéral Monsef Derraji mentionnant le besoin d’accueillir plus de personnes immigrantes pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre. Pour y répondre, Québec entend toujours miser sur une meilleure intégration.
Pour accéder à l’article de Radio-Canada
En réaction à cette décision du gouvernement provincial, les Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) se déclarent déçus.
L’organisation rappelle que l’immigration (temporaire et permanente) est une solution essentielle pour régler la pénurie de main-d’œuvre dont souffrent certains secteurs. Pour cela, Véronique Proulx, la présidente-directrice générale de MEQ rappelle le besoin d’instaurer différentes actions comme « la formation, le rehaussement des compétences, la requalification des travailleurs, l’automatisation et la robotisation ».
Il reste plus de 17 500 postes à pourvoir dans le secteur de la fabrication, selon l’Institut du Québec.
Pour accéder au communiqué de MEQ
La Commission des droits de la personne dévoile un guide pour l’égalité dans les universités
Alors que les débats sur les discriminations systémiques se poursuivent au Québec, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) lance un guide permettant de répondre à cet enjeu dans les universités. En partenariat avec le Réseau interuniversitaire québécois pour l’équité, la diversité et l’inclusion (RIQEDI), ce guide se veut très pratique. Le but est de décortiquer les différents programmes d’accès à l’emploi pour mieux les utiliser, mais aussi de détailler les façons d’avoir une équipe plus diversifiée.
Avec cela, les universités pourront répondre aux obligations de Loi sur l’accès à l’égalité en emploi et adopter une gestion axée sur l’équité, la diversité et l’inclusion.
Pour accéder au communiqué de la CDPDJ
Pour régler la pénurie de main-d’œuvre, le PQ propose d’envoyer la moitié des nouveaux arrivants en région
Face aux dernières décisions du gouvernement de François Legault, la grogne monte dans les sphères économiques québécoises. Les entreprises aimeraient de l’aide pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre et parmi les solutions préférées, l’accueil de plus de personnes immigrantes.
Pour répondre au problème, la député de Gaspé et porte-parole en matière d’immigration du Parti québécois Méganne Perry Mélançon propose plusieurs points :
- envoyer au moins 50 % des nouveaux arrivants dans les régions
- davantage inclure les régions dans la liste des emplois en demande
- rattacher les travailleurs temporaires à une région plutôt qu’à un employeur
- favoriser la rétention d’étudiants étrangers venant étudier en région en remboursant par exemple leurs frais de scolarité s’ils s’engagent à rester cinq ans dans leur région
- accélérer le traitement des demandes de Certificat de sélection du Québec (CSQ) pour les immigrants voulant s’installer en région
- mieux accompagner les employeurs des régions
Matière à réflexion, assurément, même si l’objectif est bien sûr plus polémiste que réaliste, ne serait-ce que dans les doutes que ces mesures poseraient sur les libertés individuelles et l’égalité de traitement entre les personnes immigrantes sur le territoire.