Ce mois-ci, les nouvelles en matière d’immigration sont largement reliées à la pénurie de main-d’œuvre au Québec, qui mobilise de façon croissante les organismes, les régions et les partis politiques de tous bords.
Les nouvelles concernent :
- Immigration
- De nouvelles professions incluses dans les assouplissements apportés au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET)
- La création du Collège des consultants en immigration et citoyenneté
- Jean Boulet nommé ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration
- Travail et emploi
- Un nouveau projet pour lutter contre les effets de la non-reconnaissance des diplômes sur les femmes immigrantes
- Le regroupement de six organisations nationales pour agir contre la crise de la main-d’œuvre
- Les solutions de la région de Chaudière-Appalaches contre la pénurie de main-d’œuvre
- Les solutions de l’opposition officielle au gouvernement du Québec contre la pénurie de main-d’œuvre
- L’usage du français au Canada
- Les propositions du Parti Québécois pour contrer le déclin du français
Immigration
Une nouvelle liste de professions pour les assouplissements du Programme des travailleurs étrangers temporaires
Le ministre du Travail, de l’Emploi et la Solidarité sociale, Jean Boulet, a annoncé que plusieurs professions allaient être admises dans les assouplissements du PTET. Pour rappel, ces assouplissements ont été annoncés le 6 août 2021 avec la signature de l’Entente Québec-Ottawa. À l’époque, le ministre avait promis que plus de professions allaient avoir droit au traitement simplifié.
On estime que plus 70 professions supplémentaires pourraient être admissibles au traitement simplifié. Cela comprend des professions des catégories 0, A, B et C de la Classification nationale des professions (CNP). Certaines professions de la catégorie D seraient exemptées du processus d’affichage externe, de démonstration des efforts de recrutement. Enfin, la hausse du seuil de travailleurs temporaires étrangers passera de 10 % à 20 % pour ces professions.
Parmi elles, on trouve par exemple les archivistes, les designers d’intérieur, les chefs et les cuisiniers, les agents d’administration.
La liste a été transmise au gouvernement fédéral pour approbation. Les assouplissements seront appliqués dans les prochains mois, selon le communiqué, et seront en vigueur jusqu’à décembre 2023.
Les Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) applaudissent
Pour accéder au communiqué du MTESS
Le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté ouvre ses portes
Le 24 novembre, le ministre fédéral de l’Immigration, Sean Fraser, a annoncé l’ouverture officielle du Collège des consultants en immigration et en citoyenneté, un organisme indépendant. Afin de contrer les fraudes, le Collège a été créé pour réglementer les consultants en immigration et en citoyenneté au Canada. Chaque consultant rémunéré devra être autorisé par le Collège pour travailler avec IRCC.
Le Collège a aussi le pouvoir de vérifier le travail des consultants et sanctionner les inconduites.
Aussi, les consultants devront avoir obtenu un baccalauréat et un « nouveau programme d’études supérieures » pour exercer.
Pour accéder au communiqué d’IRCC
Jean Boulet prend officiellement le poste de ministre de l’Immigration
Après un arrêt pour raisons de santé, l’ancienne ministre Nadine Girault a dû « alléger ses tâches pour le reste du mandat ».
Par conséquent, depuis le 24 novembre, Jean Boulet occupe officiellement le poste de ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration. Il conserve le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, de même que la responsabilité de la région de la Mauricie.
De son côté, la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, demeure ministre suppléante des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF).
Travail
Un nouveau projet pour lutter contre les effets de la non-reconnaissance des diplômes sur les femmes immigrantes
Le 22 novembre a été lancé le projet Contrer les effets systémiques de la non-reconnaissance des diplômes étrangers sur les femmes immigrantes. Une initiative d’Action travail des femmes (ATF) dans le cadre du Programme de promotion de la femme.
Face aux difficultés de faire reconnaître ses acquis et ses compétences, mais aussi ses diplômes obtenus à l’étranger, les femmes immigrantes sont particulièrement lésées.
C’est pourquoi ATF va tenter de résoudre la déqualification et la ghettoïsation via différentes actions (des comités, des rencontres avec les instances gouvernementales, etc.)
Pour accéder au communiqué d’Action travail des femmes
Six organisations élèvent ensemble la voix pour agir contre la crise de la main-d’œuvre
La pénurie de main-d’œuvre est sur toutes les lèvres, et 6 organisations ont décidé d’élever la voix pour réclamer des mesures fortes et concertées. Se sont rassemblés le Conseil du patronat du Québec (CPQ), le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) et l’Union des municipalités du Québec (UMQ).
Parmi les conditions, ce regroupement demande :
- Une collaboration entre Québec et Ottawa sur les délais de traitement des demandes de résidence permanente.
- Une régionalisation de l’immigration plus accrue pour mieux accompagner les entreprises dans le recrutement et l’intégration des personnes immigrées
La région de Chaudière-Appalaches présente ses solutions pour contrer la rareté de la main-d’œuvre
De la même manière que les six organismes québécois, la région de Chaudière-Appalaches propose à son tour ses solutions face à la pénurie de main-d’œuvre.
La Table régionale des élus municipaux de la Chaudière-Appalaches (TREMCA) pointe du doigt les pertes de 2,1 millions de dollars de production manufacturière et de plusieurs millions en investissements non réalisés, faute de personnel. Étant la troisième plus importante région manufacturière, la TREMCA en appelle à l’action. Les chiffres de l’activité dans la région sont, de fait, frappants : presque 90 % des entreprises manufacturières avaient des postes vacants en 2021, et près de 60 % d’entre elles ont déclaré avoir réduit leur production, la recherche de nouveaux clients ou le développement d’affaires, selon une étude sur l’impact de la pénurie dans la région.
La TREMCA propose notamment de miser sur le recrutement international, mais aussi la régionalisation de l’immigration.
L’opposition officielle au Québec se prononce pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre
À deux reprises ce mois-ci, l’aile parlementaire du Parti libéral du Québec a réclamé la mise en place d’un plan d’urgence pour s’attaquer à la crise de la main-d’œuvre, mais aussi à d’autres enjeux urgents. L’idée est d’interpeller le gouvernement en marge de sa mise à jour économique du 25 novembre.
En matière d’immigration, l’opposition demande l’accélération du traitement des dossiers dans le portail Arrima, l’augmentation de seuils d’immigration pour atteindre ceux prévus en 2018 (soit à 53 000 nouveaux admis), mais aussi la régularisation des personnes immigrantes à statut précaire. Pour l’année 2022, avec le rééquilibrage prévu, le Québec devrait accueillir entre 49 500 et 52 500 personnes, sans oublier l’ajout de 18 000 personnes pour combler les retards dus à la crise sanitaire.
Pour accéder au communiqué du 12 novembre
L’usage du français au Canada
Le Parti Québécois dépose son propre projet de loi pour contrer le déclin du français
Le 11 novembre, le Parti Québécois (PQ) déposait son projet de loi pour réformer la Charte de la langue française, la célèbre loi 101. Cela intervient un mois après la fin des consultations publiques sur le projet de loi 96 déposée par le gouvernement au printemps dernier.
Insatisfait du PL96, le PQ propose des mesures pour véritablement « freiner » et « inverser le déclin de l’usage du français » dans la province. Parmi ces mesures, celle de n’accueillir que des francophones dans les catégories de l’immigration économique, l’interdiction de l’anglais à l’embauche, l’application de la loi 101 aux Cégeps.
Pour accéder au communiqué de l’aile parlementaire au Parti québécois