500 000 nouveaux immigrants permanents en 2025. C’est le plan ambitieux — historique, même — d’Ottawa. Le Plan des niveaux d’immigration 2023-2025 du Canada a été annoncé le 1er novembre 2022 par Sean Fraser, ministre canadien de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
Seront accueillis chaque année :
- 465 000 résidents permanents en 2023,
- 485 000 en 2024,
- 500 000 en 2025.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) souhaite que 60 % des personnes accueillies soient des immigrants économiques d’ici 2025, mais aussi que 4,4 % soient francophones (en dehors des personnes au Québec). Ottawa promet de réunir les familles plus rapidement, mais aussi de soutenir les populations ayant besoin d’un refuge par l’élargissement du Projet pilote sur la voie d’accès à la mobilité économique.
Pour rappel, ce plan concerne seulement les résidents permanents, à l’exclusion, donc, des résidents temporaires (les travailleurs temporaires et étudiants étrangers, ainsi que les visiteurs). Ces objectifs regroupent cependant plusieurs catégories d’immigration : économique, regroupement familial, réfugiés et personnes protégées. Enfin, ils ne concernent pas le Québec, qui possède son propre plan.
Répondre aux besoins spécifiques du marché
À l’instar de la province du Québec, Ottawa affiche clairement sa volonté de redresser son économie et combattre la pénurie de main-d’œuvre. L’accent est plus que jamais mis sur l’apport de l’immigration sur l’économie et les collectivités locales, notamment avec la campagne L’immigration ça compte.
Il est prévu de modifier le processus de sélection par Entrée express pour accueillir des personnes dont les compétences correspondent aux besoins de main-d’œuvre dans des secteurs ciblés (manufacturiers, technologiques, génie et mathématique).
Parmi les nouveaux objectifs, celui d’accentuer l’accueil dans les régions et les territoires éloignés grâce à des programmes que le Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord ou le Programme des candidats des provinces.
Des objectifs à nouveau en hausse
À ce jour, 309 240 résidents permanents ont été accueillis au Canada en 2022, selon les dernières données d’IRCC. En 2021, le Canada avait accueilli le plus grand nombre de personnes de son histoire, soit un total de 405 000 nouveaux arrivants.
Un plan fédéral trisennal pour 2022 à 2024 avait été annoncé en février dernier, promettant 431 645 nouveaux résidents permanents en 2022, 447 055 en 2023 et 451 000 en 2024. Avec cette nouvelle déclaration, Ottawa revoit ses objectifs d’accueil à la hausse pour soutenir son économie.
Parallèlement et pour soutenir cette augmentation, le gouvernement fédéral poursuit ses efforts pour moderniser et améliorer le système d’immigration.
Au Québec, vers une augmentation des seuils à l’horizon 2024 ?
Dans un premier temps, le gouvernement du Québec a réagi à cette annonce en rappelant que les objectifs de la province demeuraient inchangés. Ceux-ci s’établissent toujours à 50 000 personnes admises par an, soit le seuil critique au-delà duquel les autorités estiment que le Québec n’est plus en mesure d’assurer adéquatement ses missions d’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants.
Toutefois, le gouvernement prétend réfléchir à des moyens d’accueillir davantage de personnes, à certaines conditions, notamment que celles-ci soient déjà installées au Québec, francophones et qu’elles aient déjà entamé leur processus d’intégration au Québec. On parle ici d’étudiants étrangers inscrits dans un établissement francophone, ou encore de certains travailleurs étrangers — et à leur famille. Aucune précision n’a encore été rendue publique quant aux proportions d’une telle hausse, ni d’une date éventuelle. Deux facteurs sont connus :
- le premier, que le plan d’immigration triennal d’immigration 2024-2026 sera révélé à la fin de 2023, et
- le second, qu’un programme existe déjà pour répondre à une hausse des seuils selon les critères évoqués : le Programme de l’expérience québécoise (PEQ), qui pourrait connaître une nouvelle évolution au courant de l’année 2023.
À suivre.
Pour accéder au communiqué d’IRCC
Photo : Thomas Lardeau