
Jean-Denis Toupin dirige les Constructions Proco, un groupe spécialisé dans la conception, la fabrication et l’installation de charpente et de revêtement métallique.
Pour cette affaire saguenayenne prospère, même si elle suit naturellement de près les politiques tarifaires américaines, les restrictions d’accès au Programme des travailleurs étrangers temporaires imposées aux entreprises est au coeur d’un casse-tête a priori insoluble..
Des investissements importants en automatisation
Il y a plus ou moins une décennie, les Constructions Proco n’arrivent plus à gérer la croissance, faute de main-d’œuvre suffisante pour honorer un carnet de commandes bien rempli. Un beau problème, auquel ils s’attellent en investissant plus de 20 millions de dollars dans l’automatisation des processus.
Sauf qu’un maillon essentiel de la chaîne ne peut pas — du moins pas encore — être remplacé par les machines : les soudeurs. « Ce sont eux qui créent de la valeur. Sans eux, les autres n’auraient pas de travail. »
Des départs qui mettent en péril les activités de l'entreprise
Aujourd’hui, le groupe de 500 employés fait appel à 60 travailleurs étrangers temporaires (TET), dont 45 sont des soudeurs, recrutés principalement au Mexique. L’une des deux usines du groupe est opérée à 45 % par des TET, soutient Jean-Denis Toupin.
Mais, en septembre 2024, une limite de 10 % a été fixée sur la main-d’œuvre embauchée grâce au volet « bas salaire » du PTET. Puis, depuis le 8 novembre 2024, le taux horaire de référence sur lequel est déterminé si un poste est à haut ou à bas salaire a été augmenté de 20 %.
« On va perdre 27 de nos soudeurs sur une seule usine, qui ne pourra poursuivre ses opérations. »
Jean-Denis Toupin
« Nous et nos soudeurs, on est prêts à faire le travail », affirme Jean-Denis Toupin, dont la seule condition est de pouvoir garder sa main-d’œuvre, même si elle est issue de l’immigration temporaire.
Photo : Hami Wali