En fonction des pays signataires de l’entente, les jeunes de 18 à 30 ou 35 ans peuvent bénéficier du programme de l’Expérience internationale Canada (EIC), pour une durée maximale de deux ans.
Le Permis Vacances-Travail (PVT) est indéniablement le plus connu de ses trois volets, mais les catégories Jeunes professionnels (JP) et Stage coop international proposent aussi des bassins de recrutement intéressant, eux aussi contingentés.
Un bassin de recrutement intéressant
Recruter parmi les détenteurs d’un PVT n’a rien de bien différent de l’embauche d’un travailleur local, soutient Catherine Lamonde, consultante réglementée en immigration et en citoyenneté (CRIC) et conseillère en ressources humaines agréée (CRHA). Le PVT est un permis de travail ouvert, qui donne accès à un grand nombre de secteurs d’activité, sans implications financières ou administratives particulières de la part des employeurs, qui peuvent aisément rejoindre ces personnes par l’intermédiaire de sites spécialisés et autres groupes sur les réseaux sociaux, et ainsi rejoindre un bassin important de travailleurs potentiels.
Les catégories Jeunes professionnels et Stage coop international fonctionnent sur le modèle du permis de travail fermé, mais permettent de cibler de futurs employés et stagiaires pour des postes plus qualifiés, explique Mme Lamonde.
Dans tous les cas, l’avantage principal du programme EIC est qu’il permet à l’employeur d’éviter de débourser les frais liés à l’Évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT) et son délai d’obtention (six mois).
Limites
« Pour le candidat à la catégorie JP, le fait que l’emploi doive être dans un domaine professionnel, et non pas un emploi non qualifié peut être limitant », nuance Catherine Lamonde.
Une limite contrebalancée par le PVT, même si sa popularité en complique parfois l’accès : lorsque le quota annuel de candidatures à ce volet est atteint, les inscriptions ferment jusqu’au début de l’année suivante. « Quand on veut faire ça vite et qu’on a hâte, un an d’attente, c’est long », admet la conseillère en immigration, d’autant que les demandeurs n’ont aucune garantie d’être sélectionnés dans le bassin suivant.
De fait, si on est un employeur et qu’on a embauché un travailleur « en attente de PVT », c’est aussi bon de savoir distinguer les cas où le candidat a été pigé et est en attente de sa lettre d’invitation (délai de 5 semaines, en principe), de ceux où le candidat attend l’ouverture des prochaines rondes d’invitation — ce qui peut prendre du temps et n’offre aucune garantie.
Les permis de travail découlant du PEI ne peuvent pas être renouvelés et « les différents volets ne sont pas nécessairement cumulables entre eux », souligne aussi Catherine Lamonde. En effet, les ententes de mobilité signées par le Canada dans le cadre d’EIC sont bilatérales, et dépendent donc du pays de provenance de chaque personne immigrante.
Prolonger l’expérience
Maintenir en emploi un salarié au-delà de la durée de validité de son permis de travail EIC, c’est possible — à condition de passer par d’autres programmes d’immigration pour obtenir un nouveau permis de travail, et donc d’anticiper les démarches pour tenir compte des délais de traitement.
Dans le cas où la voie d’immigration privilégiée implique de présenter une demande d’EIMT, Catherine Lamonde conseille de s’y prendre entre 3 et 6 mois avant la fin du permis de travail en cours. Les démarches « sont devenues si complexes que parfois même une petite erreur va faire en sorte que la demande est rejetée et qu’il faut tout recommencer », dit-elle, insistant sur l’importance d’avoir des équipes en ressources humaines bien formées, ou de faire appel à des experts à l’externe pour éviter les déconvenues.
Elle conseille aux employeurs de garder à jour les dossiers de chacun de leurs employés dont le numéro d’assurance sociale commence par « 9 » (statut temporaire), en tenant une liste avec les dates d’expiration de leurs permis de travail et de leurs passeports. En effet, il s’agit de bien garder à l’esprit que la validité d’un permis de travail ne peut excéder celle du passeport du titulaire du permis en question. Ainsi, la durée de validité d’un permis de travail est établie en fonction de la date d’expiration du passeport du demandeur, et pourra donc être inférieure à celle à laquelle ce dernier aurait pu prétendre.
« Ce sont des vies qui sont impliquées. Ces gens-là ont une famille, des enfants, une vie au Canada », et il est donc « important de bien les accompagner », rappelle Catherine Lamonde.
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