Après l’introduction en 2017, d’heures de service d’immigration aux points d’entrée et, plus récemment, la fin des allers-retours à la frontière pour les permis de travail postdiplôme, le système de renouvellement de statut au poste-frontière terrestre poursuit une logique évolution — au Québec.
Devant l’explosion de l’immigration temporaire et la pression croissante que les allers-retours font peser sur le fonctionnement de certains postes frontières terrestres, les autorités ont récemment pris de nouvelles mesures pour encourager davantage les résidents temporaires désireux de renouveler ou de changer de statut à privilégier les services d’immigration en ligne.
Ainsi, après l’obligation faite aux diplômés du Canada admissibles de présenter leur demande de permis de travail postdiplôme depuis le site d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, et non plus à un poste-frontière terrestre, une nouvelle mesure a fait une discrète apparition.
Désormais, les résidents temporaires du Québec qui souhaitent obtenir des services d’immigration à l’un des principaux points d’entrée terrestre devront prendre rendez-vous au préalable.
Comment prendre rendez-vous ?
Selon le site de l’Agence des Services frontaliers du Canada (ASFC), quatre postes-frontière sont concernés par cette mesure :
- Armstrong
- Saint-Armand/Philipsburg
- Saint-Bernard-de-Lacolle
- Stanstead
Les rendez-vous sont pris par téléphone pour la semaine suivante, conformément aux heures de service de chaque poste frontalier, au 514 240-5679.
Un phénomène en vogue au Québec
Le phénomène du tour du poteau est particulièrement en vogue au Québec, où les procédures de renouvellement d’un statut d’immigration, toujours à deux paliers provincial-fédéral, sont plus longues qu’ailleurs au Canada. La tentation est grande de s’éviter le délai de traitement au fédéral, et de se présenter à la frontière dès l’obtention de son certificat d’acceptation ou de sélection du Québec.
On notera d’ailleurs que le nouveau système d’aller-retour sur rendez-vous n’est introduit, pour l’heure, qu’à la frontière entre les États-Unis et le Québec, et non aux postes-frontière du sud de l’Ontario ou de la Région Pacifique.
Certes, les personnes immigrantes conservent leur statut durant le traitement de leur demande, le fameux « statut conservé » (anciennement connu sous le nom de « statut implicite »). Mais le système de statut conservé présente aussi ses contraintes, comme l’impossibilité pour les demandeurs de quitter le pays tant qu’une décision n’a pas été rendue.
Quelles alternatives au « tour du poteau sur rendez-vous »
Les demandeurs disposent d’autres options pour présenter une demande.
Les demandeurs peuvent se présenter à un poste-frontière terrestre autre que les quatre concernés par la mesure. Renseignez-vous sur le poste choisi, notamment sur sa capacité à traiter votre demande, de même que sur l’éventuel horaire de service en vigueur.
Ils peuvent aussi profiter de vacances ou d’une fin de semaine en prenant l’avion. Les aéroports internationaux sont un excellent moyen de présenter sa demande de permis d’études ou de travail : les agents des douanes sont habitués à les traiter, en tout temps, dès lors que le demandeur n’a pas besoin d’un visa de visiteur pour venir au Canada et remplisse les conditions requises.
Plus d’informations sur le site de l’ASFC.
Photo : Bing Hui Yau