
Les chiffres sont sans appel : avec environ 50 500 inscrits à l’automne 2025, les universités québécoises ont vu le nombre de leurs étudiants internationaux chuter de 12,1 % par rapport à l’année précédente, d’après un rapport du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) — et de près de 7 % dans le réseau collégial par rapport à 2024, toujours. Au Québec, ils représentent désormais 15,7 % de la population étudiante totale, contre 18 % en 2024 et 18,5 % en 2023. Un taux que certains estiment encore trop élevé (et pour la version officielle non révisée).
Cette perte d’attractivité est attribuée aux différentes mesures visant à mieux encadrer et réduire l’immigration au cours des dernières années :
- l’imposition de quotas annuels fédéraux et provinciaux sur le nombre de permis d’études délivrés ou d’admissions par établissement,
- l’augmentation des fonds de subsistance disponibles qui sont demandés aux étudiants,
- le resserrement de l’admissibilité des conjoints accompagnants à un permis de travail ouvert,
- la lenteur généralisée pour obtenir, prolonger ou renouveler un permis d’études (qui a aussi pour conséquence de reporter l’inscription d’étudiants réguliers à une session ultérieure), ou encore
- la suspension du volet Diplômés du Québec du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), une voie d’accès aménagée vers la résidence permanente désormais laissée sans alternative satisfaisante — ou du moins qui ménage un minimum de visibilité aux étudiants sur leur avenir éventuel au pays.
Une question de réputation
Dans le contexte de perte d’attractivité des universités américaines, cela aurait pu créer une fenêtre d’opportunité pour attirer des chercheurs et des étudiants venus d’ailleurs.
Leila Dhar
Des conséquences, par-delà les universités
Cela va sans dire, la baisse d’inscriptions a un impact financier important, « puisque les étudiants internationaux paient des frais de scolarité plus importants que les étudiants québécois », rappelle la consultante.
Ces derniers seront aussi privés d’un « accès à une diversité de points de vue ». Une « richesse » importante sur le plan humain, mais qui rayonne aussi sur la créativité, le dynamisme et la capacité d’innovation dans la recherche universitaire au Québec.
Le mélange d’étudiants locaux et internationaux dans les salles de classe et les laboratoires de recherche permet aussi de « créer un réseau d’affaires » pour l’avenir, et nourrit donc indirectement l’économie québécoise, affirme Leila Dhar.
« Ils sont formés ici, ont appris les us et coutumes du Québec, sont intégrés à la société et vont s’intégrer au marché du travail », selon elle. Une main-d’œuvre précieuse dont les retombées, si elles sont « difficiles à quantifier », n’en sont sont pas moins réelles.
Recommandations
L’étude encourage aussi à favoriser la mobilité des étudiants québécois vers l’international, pour « aller s’enrichir et stimuler des échanges réciproques ».
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Consulter l’étude de Volume10 Regards sur l’impact de la communauté étudiante internationale universitaire au Québec ou accéder à une version simplifiée.
Photo : Diego Apolo
