Dans un communiqué du 20 février 2024, la ministre l’Immigration, à la Francisation et à l’Intégration, Christine Fréchette, et ses collègues Jean-François Roberge de la Langue française et des Relations canadiennes, Bernard Drainville de l’Éducation et Chantal Rouleau de la Solidarité sociale et à l’Action communautaire, ont lancé un ultime appel au gouvernement fédéral sur la question des demandeurs d’asile, dont l’afflux sans précédent pose de sérieux enjeux d’accueil et d’installation.
De fait, les ministres ont rappelé que, selon leurs chiffres, 55 % des demandeurs d’asile du Canada vivaient au Québec au 31 décembre 2023. 45 % des demandeurs accueillis en 2023 ont été traités au Québec, contre 44 % en Ontario.
À l’appui de son appel à l’aide du fédéral, Québec invoque l’Accord Canada-Québec, qui stipule que les demandes d’asile doivent être traitées et supportées par le gouvernement fédéral.
Plus précisément, les demandes exprimées par Québec sont :
- Une meilleure répartition des populations demandant l’asile dans le territoire canadien,
- Un resserrement de la politique d’octroi des visas pour freiner les demandes,
- Le blocage des groupes criminels qui entrent sur le territoire,
- Le paiement des sommes déboursées par Québec pour l’accueil des demandeurs d’asile entre 2021 et 2023, qui s’élèvent à 1,056 milliard de dollars (dont 576,9 millions sur la seule année 2023, incluant le versement de l’aide de dernier recours, pour 370 millions en 2023).
Le Premier ministre Justin Trudeau n’a pas encore répondu à cet appel, mais s’est voulu rassurant sur le fait que le Canada possède « un système d’immigration fonctionnel, rigoureux ». Pour autant, le gouvernement fédéral avait annoncé le 31 janvier 2024 une enveloppe de 100 millions pour aider à l’hébergement des demandeurs d’asile au Québec, suivi le 8 février 2024 d’un second budget pour l’accueil des nouveaux arrivants, tous deux jugés insuffisants par les autorités provinciales.
Accéder au communiqué sur le site du MIFI.
Photo : Getty/Unsplash+