
Comme la situation de l’emploi a changé avec, notamment, une hausse du taux de chômage et une baisse des postes vacants, les employeurs peuvent recruter la main-d’œuvre déjà disponible sur le territoire québécois.
Ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale
Seules peuvent officiellement continuer à bénéficier de ces services :
- Les titulaires d’un permis de travail postdiplôme (PTPD) ;
- Les ressortissants ukrainiens disposant d’un permis de travail avec la mention Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU) ;
- Les personnes protégées (soit à qui on a reconnu le statut de réfugié ou de personne à protéger au Canada)
Plongés dans l’incertitude
Pour bénéficier de l’accès aux services, les personnes admissibles doivent se tourner vers
- les bureaux de Services Québec, soit vers
- les organismes spécialisés en employabilité autorisés à recruter directement leur clientèle.
Les services en employabilité étaient l’occasion d’expliciter les droits et les obligations des TET et des employeurs, et leur arrêt crée un déficit d’information.
Nisrin al-Yahya
« Des temps difficiles » pour le milieu communautaire
Enfin, les conséquences d’une telle mesure se feront aussi sentir au niveau des entreprises, qui pourraient « tarder à accéder à une main-d’œuvre qualifiée », affirme Mylène Mattei.
Mais, à l’inverse, cette nouvelle mesure restrictive est pleinement alignée avec les politiques publiques menées depuis un an, et marquées par l’intention du gouvernement du Québec — et du gouvernement fédéral — de réduire la part de l’immigration temporaire au pays.
Et après ?
Tandis que les personnes inscrites avant le 31 janvier 2025 peuvent encore bénéficier des services en employabilité, il est encore tôt pour saisir la pleine ampleur des effets qu’aura la mesure.
« Malgré toutes les représentations faites auprès du gouvernement, il semble que cette décision soit là pour rester », admet Yann Hairaud. Pour la CITIM comme pour d’autres organismes, il n’est pas exclu de « travailler à long terme sur d’autres stratégies, pour tenter de trouver du financement ailleurs pour ces programmes-là ».
La CITIM a d’ailleurs choisi de maintenir les services jusqu’au 30 juin 2025, à ses frais, afin de « minimiser l’impact au niveau de la clientèle et d’adapter notre stratégie ».
L’appel de Nisrin al-Yahya aussi est clair : « toute personne détenant un permis de travail devrait avoir accès aux services publics d’emplois ».
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