
Cette fois, ce sont 1 870 invitations, contre un petit millier au total entre juillet et novembre 2025, qui ont été envoyées dans le PSTQ. C’est la première fois, depuis le lancement opérationnel du Programme, le 2 juillet 2025, qu’on assiste à une ronde d’une telle ampleur, qui concerne l’ensemble des quatre volets que compte le programme.
Cette ronde démontre un ancrage du gouvernement à sélectionner des personnes selon les besoins spécifiques du marché du travail. En effet, 799 personnes invitées par le ministère exercent une profession dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la petite enfance, de la construction et du génie (Volets 2 et 3).
Une priorité a été mise sur les besoins dans les régions en dehors de Montréal : 657 personnes invitées dans les Volets 1 et 2 résident en dehors de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
Aussi, ont été priorisées les personnes ayant un fort niveau de français, une expérience d’études ou de travail au Québec, car 402 personnes invitées ont un diplôme québécois (Volet 1).
Dans le détail…
Volet 1 : une sélection d’un très haut niveau et pour le secteur de la fabrication
605 personnes ont été invitées à présenter une demande de sélection à titre permanent dans le Volet 1 pour les hautes qualifications et compétences spécialisées.
Les personnes choisies l’ont été en fonction de :
- Leur profession principale de catégorie « formation, études, expérience et responsabilités » FEER 0,1 ou 2 ;
- Leur expérience de 12 mois minimum durant ces cinq dernières années dans cette profession.
Des conditions auxquelles se sont ajoutées celles de :
- Résider au Québec ;
- Ne pas avoir l’intention d’exercer une profession réglementée ;
- Démontrer une connaissance du français de niveau 7 minimum dans les compétences orales et de niveau 5 dans les compétences écrites (et un niveau 4 à l’oral pour le conjoint) ;
- Être titulaires d’un diplôme universitaire, collégial ou secondaire professionnel (de 900 heures d’études ou de 30 crédits).
Cette ronde d’invitations a introduit une pratique inédite : l’application de niveaux de pointage différents au sein d’un même volet. À l’intérieur du Volet 1, le MIFI a ainsi opéré une distinction selon deux critères, constituant de fait trois groupes d’invités.
Étant donné le décalage d’une semaine entre l’envoi des invitations, le 1er décembre, et la publication du détail des critères retenus lors de cette ronde, le 8 décembre, ce pointage à plusieurs vitesses a pu occasionner une certaine confusion, visible sur les réseaux, parmi les candidats au PSTQ. En effet, certains ne comprenaient pas pourquoi d’autres étaient invités avec un pointage inférieur au leur.
Premier critère : le lieu de résidence.
Selon les données du MIFI, il fallait au minimum :
- 781 points pour les résidents de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), et
- 644 points pour les personnes résidant en dehors de la CMM.
Second critère : la profession.
D’autres personnes ont bénéficié d’un pointage « réduit » à 644 points, dont la profession principale est liée au secteur de la fabrication et appartient à la liste restrictive de codes CNP fournie par le ministère.
Volet 2 : une sélection pour le secteur de la fabrication
Même principe pour les 604 invitations du Volet 2, pour les compétences intermédiaires et manuelles.
Étaient privilégiées les personnes répondant à des critères de langue (niveau 5 de français à l’oral pour le requérant principal et 4 pour les époux), d’expérience de travail, de lieu de séjour à l’extérieur de la CMM.
Au niveau du pointage, on retrouve à nouveau un aménagement des critères d’invitation, selon que les candidats relevaient :
- Du secteur de la fabrication : 573 points minimum, ou
- Des secteurs de l’Opération main-d’œuvre: 612 points.
En effet, les secteurs privilégiés étaient donc ceux de la fabrication (manufacturier et transformation alimentaire), dans un premier temps, mais aussi ceux classés comme prioritaires dans l’Opération main-d’œuvre (assistants en laboratoire ou en pharmacie, carreleur, vitrier, plâtrier, poseur de revêtements, conducteur d’équipement lourd, etc.).
Volet 3 : une sélection tournée vers la santé, la fabrication et l’ingénierie
Du côté du Volet 3 pour les professions réglementées, le ministère a envoyé 649 invitations aux personnes qui avaient l’intention d’exercer dans une profession réglementée selon la liste ministérielle.
Ensuite, le MIFI a sélectionné trois types de profils pour ce volet :
- Des personnes travaillant dans un des secteurs prioritaires de l’Opération main-d’œuvre (717 points minimum et FEER 0,1 ou 2) ;
- Des personnes dont la profession principale est Spécialiste en médecine clinique et de laboratoire, spécialiste en chirurgie et omnipraticiens et médecin familial (FEER 0,1 ou 2) ;
- Des personnes relevant de secteurs prioritaires de l’Opération main-d’œuvre et de certaines professions, telles que les carreleurs, vitriers, foreurs ou peintres et décorateur (535 points minimum et FEER 3,4 ou 5).
Toutes les personnes invitées avaient un niveau de français suffisant pour le requérant principal, comme pour son conjoint (niveau 7 à l’oral et 5 à l’écrit et niveau 4 à l’oral pour l’époux). Elles n’avaient pas à vivre en dehors de la CMM, seulement au Québec.
Volet 4 : des invitations triées sur le volet
Quant au Volet 4 pour les talents d’exception, 12 personnes ont été invitées selon des critères très élevés.
Elles possédaient au moins un doctorat, avaient travaillé au moins 36 mois dans leur profession principale, avaient des documents démontrant un accomplissement indiqué dans la Liste des accomplissements exceptionnels du MIFI.
Elles possèdent aussi un avis positif du ministère dans un domaine ciblé.
Le PSTQ prend ses marques à un moment opportun
Finalement, cet exercice aura marqué aussi l’ancrage du PSTQ comme seul programme d’immigration permanente depuis la fin définitive du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) et la mise en place des nouvelles cibles d’immigration annoncées dans le budget fin novembre.
D’ailleurs, le nombre relativement important d’invitations intervient après que des mouvements et témoignages venus de toutes les régions du Québec ont appelé l’attention les autorités sur plusieurs situations d’urgence créées par l’abandon complet et sans préavis du Programme de l’expérience québécoise (PEQ).
Cette ultime ronde de 2025 préfigure peut-être l’avenir du PSTQ, du moins sur la forme. À défaut de prévisibilité sur les critères d’invitation et les chances, pour les candidats, d’être choisis, les prochaines rondes d’invitation devraient en tout cas gagner en régularité : selon le ministre Jean-François Roberge, elles auront lieu chaque mois.
Photo : Alex Shuper
